Agression dans le métro de Lille d’une Jeune Femme, dans l’inertie totale des passagers de la rame.
Cette actualité récente soulève beaucoup d’indignation, d’incompréhension dans l’opinion publique voire même de résignation pour certaines personnes.
Je n’ai pas envie de rentrer dans des considérations victime/bourreau, dans des polémiques politico-économiques mais d’observer ce fait sous un angle de pure introspection, d’observation et d’analyse de l’Être Humain et de son environnement.
Je n’ai pas la prétention d’apporter des solutions factuelles pour empêcher que ceci puisse se reproduire, ni de donner des leçons de savoir-vivre mais seulement donner mon ressenti et ma vision, en tant que femme, thérapeute, afin que ce que je vais évoquer ici puisse éclairer sous un autre angle ce fait divers.
Je finissais d’écrire mon article sur le « Féminin Sacré » sous la « pression impatiente » de Maître Renard qui trouve que je ne suis pas assez réactive sur son blog ! (trop d’attente par rapport à la dernière parution) 😉
Et la synchronicité de la Vie (non pas le hasard), par le biais de ce fait divers, me conforte dans la NÉCESSITE que chaque homme et chaque femme manifeste respectivement son « Masculin Sacré » et « son Féminin Sacré ».
Le « sacré » n’a rien de religieux, ni de ritualiste, Le Sacré se trouve naturellement dans la nature, (quand elle n’est pas dominée par l’Homme).
Le Sacré c’est « honorer » le vivant, le respecter, voir en chaque forme de vie différente, l’expression parfaite de ce qu’elle engendre pour manifester un Ensemble Harmonieux dont chacune puisse obtenir les bienfaits.
La nature est un parfait exemple de cette notion de sacré.
La fleur émet son parfum et ses couleurs pour attirer l’abeille qui va se poser sur elle et ainsi récolter avec ses pattes le pollen qui se déposera sur d’autres fleurs lorsqu’elle ira ensuite les butiner et perpétuer ainsi la production d’autres fleurs. La fleur et l’abeille jouent chacun leur rôle et leur différence est une complémentarité qui œuvre pour le bénéfice de toutes les créations. Elles participent chacune dans l’expression de leur qualité à l’équilibre et l’harmonie de la nature, pour le bénéfice de tous.
Chaque Etre vivant a une fonction, un rôle à jouer pour le bénéfice de toute la communauté que ce soit à l’échelle des animaux, des plantes ou de l’Homme. Ce rôle doit être accepté et respecté.
La nature accepte tous les rôles.
Il n’y a que l’Etre Humain, lorsqu’il ne reflète pas sa nature sacrée, ne se laisse pas guider par la vie, ne célèbre pas la vie dans ce qu’elle a de sacré, qui peut alors se sentir séparé des autres, qui ne reconnait pas sa valeur, qui n’accepte pas « les différences », qui se sent victime d’injustice, qui se sent blessé, incompris, qui nourrit de la frustration, de la rancune et qui en se rejetant lui-même, rejette et blesse les autres.
Le jeune homme qui a agressé était sous l’emprise de l’alcool. L’alcool pris à forte dose est un inhibiteur des fonctions cognitives. L’activité du cerveau est altérée. Pour certaines personnes le fait d’être ivre va les rendre apathiques mais pour d’autres comme cet homme, cela va avoir pour effet de manifester une violence incontrôlée, une violence verbale mais aussi physique. Cette violence cache des blessures, un mal-de vivre qui est maintenu d’ordinaire pour ne pas s’exprimer, mais elle ronge de l’intérieur et l’illusion du soulagement provoquée par l’ingestion d’alcool a libéré cette violence chez cet homme.
Il n’a pas pu s’ouvrir à son « Masculin Sacré » et il utilise sa force de manière animale, pour prendre le pouvoir, dominer, se venger de souffrances subies. Nous ne connaissons pas l’histoire de cet homme mais l’image qu’il a de la Femme est péjorative et humiliante.
« Toutes des putes ! » aurait-il prononcé.
La femme aguichante, hyper-sexualisée présentée en photo, grandeur nature, sur tous les panneaux publicitaires, dans les magazines pour venter un produit à acheter, la femme sexy qui montrent ses charmes sur un salon automobile, la femme sexy qui chante en se contorsionnant dans des poses suggestives, toutes ses femmes qui ne sont pas dans leur « Féminin Sacrée » et qui utilisent leur charme « pour faire de l’argent » comment les définir ?
Lorsqu’une société conditionne la valeur d’un produit, sur le pouvoir attractif et sexuel de la Femme, quand une société conditionne la Femme à se définir par sa beauté et sa sexualité et conditionne l’Homme à se définir par le « pouvoir » qu’il peut exercer sur la Femme pour l’utiliser telle un objet et en faire son « faire-valoir » est-ce une société qui respecte et honore les hommes et les femmes ?
La jeune femme qui a été agressée n’est pas dans l’expression de « son Féminin sacrée », car elle a peur. Nous ne connaissons pas son histoire non plus, mais à l’écoute de son témoignage, c’est une femme d’origine magrébine.
Quelle place réserve la société en France aux femmes qui ne sont pas nées sur le territoire ou qui ont des origines étrangères ? Sont-elles accueillies avec leur culture, leurs différences ou doivent-elles « se fondre » dans la masse, ne pas déranger ? Sont-elles considérées comme égales à leurs consœurs françaises ou doivent elles faire plus d’effort pour être acceptées, professionnellement, politiquement? Sont-elles influencées deux fois plus que les femmes françaises, de part leur double-culture, double-identification, double-conditionnement patriarcal? Que véhicule « l’étranger » dans notre société?
Face à l’agression et malgré les appels à l’aide, toutes les personnes qui se trouvaient dans la rame de métro n’ont pas réagi et ont laissé faire.
Les femmes qui étaient présentes, se sont-elles senties solidaires de cette femme agressée? Peut-être que oui, dans le partage de cette peur ressentie au fond d’elles qui les a empêché de réagir. Avec cette peur de l’Homme qui n’est pas dans son « Masculin Sacré » et qui pour chacune d’entre-elle a pu faire écho dans leur histoire personnelle, d’un époux, d’un frère violent, d’un employeur abuseur, harceleur sexuel. Ces femmes se sont-elles aussi senties victimes, impuissantes ? Espéraient-elles que les hommes présents avec elles allaient porter secours?
Ces femmes n’étaient pas non plus dans leur « Féminin Sacré ». Elles n’ont pas ressenti en elle cette Force de Vie, cette force d’Amour qui les aurait encouragé à réagir, elles attendaient que ce soient les hommes, conditionnées par des mémoires et des situations de vie où elles sont soumises au masculin, où elles pensent que la violence de l’homme doit être vaincue par la violence du masculin.
Elles n’ont pas conscience qu’en elles réside aussi une force qui même si elle ne repose pas sur le physique, repose sur l’Amour, la Compassion, la Tendresse, toutes ses qualités féminines qui désarment aussi. Les Femmes qui s’éveillent à leur « Féminin Sacrée » ont la faculté d’ouvrir un cœur endurci par la souffrance et la haine.
Pourquoi les hommes présents n’ont-t-ils pas porté secours?
Se sont-ils sentis concernés par ce qui se déroulait sous leurs yeux?
Étaient-ils tous complices inconscients de mêmes faits qu’ils avaient peut-être aussi perpétués dans leur vie, pensant que ça ne portait pas à conséquence ?
Ces hommes ne sont pas dans leur «Masculin Sacré ».
Pensaient-ils chacun que seule une force physique pouvait mettre un terme à l’agression et qu’il voyait en son voisin une plus grande capacité physique qu’en lui-même ?
Dans son « Masculin Sacré », l’Homme Fort est aussi guidé par son Cœur, soucieux du bien-être d’autrui.
Est-ce qu’un homme s’est avancé pour demander à l’agresseur de cesser immédiatement sa conduite?
La peur était aussi chez ces hommes, peur de recevoir un coup, peur d’être tué?
Pourquoi alors ne pas avoir tiré le signal d’alarme, d’arrêt d’urgence?
Autant de questions qui n’ont pas de réponse pour le moment et qui n’auront peut-être jamais de réponses convaincantes pour la raison intellectuelle.
Il n’est pas de hasard dans la présence sur un lieu donné, de personnes qui sont liées par des souffrances inconscientes communes et qui vont se retrouver ensemble pour se donner l’occasion de se libérer des croyances et conditionnements qui ont participé au développement de ces souffrances.
L’Être Humain est un être électromagnétique, il attire de par sa vibration énergétique des situations qui vont le conforter dans ce qu’il croit, dans ce qu’il pense.
La peur attire des situations où l’on est confronté à la peur, le sentiment d’impuissance attire des situations où l’on ressent de l’impuissance.
Nous créons à chaque instant, par la force de nos pensées. En être conscient est l’opportunité de créer le meilleur pour soi en restant vigilant sur ce que nous rayonnons et en cultivant des pensées d’Amour plutôt que des pensées de haine, en cultivant des pensées joyeuses plutôt que des pensées tristes, en se reconnectant à sa Force Intérieure (force spirituelle, force divine, force de vie, comme il vous plait de la définir) qui vous porte, vous élève, vous permet de vous épanouir.
Cette Force Sacrée, elle vit en chacun de nous, comme le soleil qui rayonne sur toutes choses, sans distinction, sans préférence. C’est une force d’amour qui réunit au lieu de séparer, c’est le Sacré de la Vie qui est en chaque homme et femme, lorsque l’Homme manifeste « le Masculin Sacré » et la Femme manifeste « le Féminin Sacré ».
L’animal sauvage possède la fonction instinctive qui lui sert à survivre. Il ressent la peur chez son congénère et prend alors le pouvoir. Lorsqu’un dompteur rentre dans la cage aux fauves, il le sait et doit se montrer invincible, plus fort que l’animal pour ne pas se faire mordre, voire tuer. Il est assuré, sûr de lui lorsqu’il est en présence des animaux.
L’Être Humain n’est pas un animal, il n’a pas besoin de survivre mais de vivre tout simplement.
C’est un Être d’Évolution qui a le pouvoir de dépasser l’action instinctive pour manifester sa Force Sacrée quand il s’y est reconnecté consciemment. Cette force l’encourage à vivre en harmonie avec les siens, sans la volonté de dominer « ses Frères » (hommes et femmes) mais pour les accompagner dans la complémentarité et le respect.
L’Homme et la Femme sont complémentaires.
Ils le sont quand ils s’éveillent au « Masculin Sacré » et au « Féminin Sacré ».
L’Évolution de l’Humanité dans une Société juste, équitable pour tous, qui valorise les qualités de chacun, et qui donne les possibilités à chacun de s’y épanouir, dans la sécurité et la paix, est possible.
C’est à chacun, Homme et Femme de décider de ce qu’il veut vivre et construire. C’est à chacun de se sentir responsable de ce qu’il crée.
A bientôt pour découvrir le « Féminin Sacré »…
Commentaires sur: "Agression dans le métro – Marielle de l’UNIVERSITE NOMADE DE LA.V.S.D.LE.I" (1)
Magnifique article.
J’ai cherché à en savoir plus sur la notion de « sacré », dont le sens a été déformé pour moi compte tenu de mon éducation catholique.
« Le sacré est une notion d’anthropologie culturelle permettant à une société humaine de créer une séparation ou une opposition axiologique entre les différents éléments qui composent, définissent ou représentent son monde : objets, actes, espaces, parties du corps, valeurs, etc. Le sacré désigne donc ce qui est mis en dehors des choses ordinaires, banales, communes ; il s’oppose essentiellement au profane, mais aussi à l’utilitaire.
Le sacré a toujours une origine naissant d’une tradition ethnique et qui peut être mythologique, religieuse ou idéologique (c’est-à-dire non religieuse). Il désigne ce qui est inaccessible, indisponible, mis hors du monde normal, et peut être objet de dévotion et de peur.
Selon Philippe Garel le sacré est « ce qu’il reste quand tout est perdu », c’est « la découverte que l’ailleurs est ici-même ».
Le sacré est synonyme d’espoir, d’authentification de l’homme en un principe supérieur, celui du monde non intelligible. Ainsi, le sacré peut s’exprimer sous diverses formes, on peut prendre l’exemple de Robinson Crusoé dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique de Michel Tournier, qui découvrant la grotte, le nombril de l’île Esperanza, enlace le Cosmos en redécouvrant son corps et vit une expérience exceptionnelle. Robinson, comprimé par les règles sociales, découvre en cette île la bonne position. « Il était suspendu dans une éternité heureuse », cette redécouverte verticalisante du monde, hors de la civilisation, c’est le sacré… »
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