S'il te plaît, apprivoise-moi…

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Interview expresse de Patrick Taisne Nguyên pour son livre « Don Ganh » (Ella éditions)

Ballade avec mon épouse non loin du marché Bên Thành ( la ballade de Khanh avant son assassinat… Nous avons fait le trajet en entier pour le restituer exactement, y compris choisi la maison de Khanh et Hoa que je décris).

 

Maitre Renard :1) « Don ganh » est votre premier livre. Le titre est exotique et un peu mystérieux pour un lecteur d’EURE-et-Loir. Vous pouvez l’expliciter ?

Patrick Taisne Nguyên: Don ganh signifie Palanche… Maintenant, regardez bien comment est faite une palanche : un panier à chaque extrémité d’une perche portée sur l’épaule d’une personne… Ajoutez à cela le chapeau conique presque inévitablement vissé sur la tête de celle-ci, et la première image qui vient à l’esprit est celle d’une balance avec ses plateaux et son fléau… 

De là, à la lecture de « Don ganh », votre cerveau fera vite le rapprochement avec la balance de la justice ou du destin… Effectivement, Huong, la marchande de soupe aux vermicelles, le fameux Bun riêu (prononcez Boun Jiou) est dans cette histoire celle qui fait à chaque fois basculer la vie des autres personnages… La palanche qu’elle porte, son outil de travail, devient donc le symbole de son pouvoir, en l’occurence maléfique…

  J’ai voulu que ce livre, bien qu’écrit en français, soit le plus vietnamien possible dans ses tournures de phrases, dans certaines expressions, que j’ai parfois traduites littéralement, sans franciser. Je voulais que le roman transpire, suinte, le Vietnam, à travers les mots et la façon de se comporter des personnages, au point que mon intention ultime était même de souhaiter que le lecteur puisse croire que l’histoire avait été écrite en vietnamien puis traduite en français… Ce n’était pas un caprice d’auteur mais la recherche de l’authenticité maximale… Je sais aujourd’hui que mes lecteurs d’origine vietnamienne la lui accorde sans hésiter, et c’est là ma plus belle récompense et ma grande fierté…

  J’ai songé un temps, avant sa publication, à lui donner finalement un titre français, pour qu’il paraisse plus successible aux futurs lecteurs… Christophe, mon éditeur, a préféré garder ce nom qu’il trouvait joli et exotique… Je pense aujourd’hui qu’il a eu raison.

Sur la terrasse du Caravelle ( Liên demande à Xuân de l’y emmener danser le tcha tcha et la salsa)

2) Vous aimez à citer l’adage « Rassasié on devient Bouddha, affamé on devient un diable malfaisant » En quoi illustre-t-il votre récit « Don ganh » ?

Je crois que cet adage résume bien la situation des personnages… Une situation exceptionnelle peut parfois engendrer des comportements exceptionnels chez certaines personnes… La France a aussi connu un contexte similaire pendant l’occupation allemande. Lorsque vous devez lutter chaque jour pour survivre dans un monde nouveau que vous n’avez pas souhaité et même parfois combattu de toutes vos forces, et dont vous ne comprenez pas totalement les règles, vous devenez rapidement moins rigoureux sur le principe d’honnêteté.

A ce jeu-là, certains se révèlent des virtuoses, ce qui est le cas de Khanh. Cet ancien fonctionnaire de la Sécurité du régime déchu découvre les problèmes posés par la guerre, une fois la paix installée, lorsqu’il va en camp de rééducation et qu’on lui saisit sa maison… Il était déjà combinard dans son ancienne vie, son séjour en camp de rééducation l’a traumatisé et il ne va avoir de cesse qu’à récupérer ce dont on l’a spolié et finir par devenir un maître en la matière…

Il faut reconnaître qu’il est extrêmement doué… Je ne pense pas que ce soit un salaud intégral: il montrera générosité envers sa maîtresse et fidélité pécuniaire vis-à-vis de sa famille légitime… C’est plutôt un opportuniste, et au changement de régime des gens comme lui, il y en a eu plein… Huong, de son côté, si elle était mieux née, serait-elle aussi néfaste ? Là je n’ai pas la réponse, ce qui est sûr, c’est que devoir se battre pour survivre un jour de plus dans un monde économiquement et politiquement agressif ne doit pas arranger les choses. Je ne crois pas, sauf maladie, que les hommes naissent mauvais, c’est la vie, et pire encore la survie lorsqu’elle est nécéssaire, qui les poussent à le devenir. Bien sûr, chacun réagit à une situation donnée suivant son tempérament propre…

Repas de nuit sur la plage privatisée du restaurant dancing Les quatre saisons à Nha Trang où Liên et Xuân viennent écouter chanter le chanteur Tung.

3) Quels sont vos liens avec le Vietnam ? Quelle image avez-vous de ce pays ? Celui que vous connaissez le mieux et auquel vous êtes attaché appartient-il au passé, ou est-il toujours d’actualité ? Beaucoup de choses ont-elles changé depuis les années 80, époque où se déroule « La Palanche » traduction de Don ganh, notion qui nous reste tout aussi mystérieuse ?

J’ai aimé l’Asie, puis tout particulièrement le Vietnam, depuis ma tendre jeunesse…  Voici ce que j’ai écrit à ce sujet dans « Dupont avec un thé » un manuscrit à paraitre bientôt : 

« J’avais peut-être douze ans, ma mère me fit inopinément une belle et grande offrande. “ Il est temps que tu découvres la lecture ! ” — elle me dit, me mettant entre les mains Terre chinoise, le premier des romans de Pearl Buck que je lirai. Ce fut une révélation. Au fil des récits et des mois, les hallebardes traversières de la Mousson se mélangèrent peu à peu aux larmes introspectives de l’adolescence. Les eaux de fleuves étrangers rythmèrent ma souffrance au gré des courants de mon existence. Des personnages improbables, venus d’un monde lointain que je sentais pourtant proche, exaltèrent ma soif de romanesque et d’exotisme. L’Asie devint pour moi une terre imaginaire de refuge et de bien-être. Je devinais confusément qu’elle bouleverserait inéluctablement mon existence toute entière.

 

 A Chu Chi (célèbre pour ses tunnels), le centre de commandement vietcong à 60 km de Saigon… Peut-être Kiêu à côté de moi ?

Plus tard, Jean Hougron et Jean Larteguy remplacèrent Pearl Buck sur ma table de chevet. C’était l’Indochine française qui me faisait maintenant fantasmer. Nul autre que Hougron n’a si bien décrit le monde des “ petits blancs ” des années trente à cinquante — ces paumés de l’autre bout du globe, survivants à la dérive d’un lambeau de l’empire colonial français. Je fantasmais à travers ses héros combinards et pathétiques qui “ s’encongaillaient ” — comme on disait à l’époque.  J’imaginais avec moult détails le Saigon colonial. L’enfer du jeu du “ Grand Monde ”, mythique casino-bordel de la rue des marins située en plein Cho Lon, me devint familier —  j’y perdais et gagnais des fortunes à la roulette sous les yeux cupides d’extravagantes et vénéneuses courtisanes. Je fréquentais les fumeries d’opium du quartier chinois, évanescents refuges pour soigner les maux de l’âme et la mélancolie de l’Asie.  Je parcourais les avenues coloniales ombragées — je grimpais sur la banquette d’un cyclo-pousse à la recherche de jolies filles en ao dai* (tunique). La jungle menaçante défilait devant moi — je conduisais, un colt à la ceinture, un camion de contrebande sur une piste défoncée contrôlée par un Vietminh impitoyable. Aventure avec un A majuscule ! — Magie de la lecture ! »

 Adolescent, j’avais bizarrement pressenti que je rencontrerai une Saigonnaise qui partagerait ma vie, et le hasard ou le destin me donnèrent raison…  Ce que je ne savais pas, c’est que ce serait en France… Aujourd’hui, mon épouse dit à mon sujet que je suis le plus vietnamien de nous deux, et ce n’est peut-être pas faux…

  Vous me demandez si les choses ont changé depuis les années 80 où se déroule la première partie de « Don ganh »? Oui évidemment ! Je pense qu’à la lecture de la deuxième partie du roman on le perçoit parfaitement…

Le Vietnam des années 80, c’était l’apocalypse stalinienne, un monde illogique où chacun faisait comme il le pouvait pour survivre… Celui de 2012 où se situe la deuxième époque ressemble au monde occidental avec ses qualités et ses défauts, si on exclut, bien sûr, l’idée que nous avons ici de la démocratie. J’ai voulu marquer ces différences dans le roman, en tentant la gageure de décrire la même ville côtière de Nha Trang à deux époques distinctes.

La première fois, c’est pour le séjour de Kiêu et Khanh et la deuxième, pour celui de Liên et Xuân. Et puis la démographie aussi : à l’époque coloniale, Saigon avait environ 500.000 habitants, devenue Hô-Chi-Minh-Ville, elle en comportait peut-être 2 à 3 millions à la fin de la guerre en 1975,  et aujourd’hui entre 11 et 14 millions suivant les estimations. C’est maintenant une mégalopole moderne où les tours de verre poussent comme des champignons et qui va inaugurer son métro courant 2018. Qu’elle s’appelle Saigon ou Hô-Chi-Minh-Ville, qu’on soit dans les années 1980 ou en 2017, j’aime passionnément cette ville sulfureuse, comme une femme sublime et vénéneuse.

 

4) Quelles sont les qualités du peuple vietnamien qui vous touchent le plus ? Il y a-t-il des choses qui vous agacent et que vous ne partagez pas ?

J’appelle le peuple vietnamien Monsieur Plus…  Qu’il chante, rit, pleure, gueule, résiste, travaille, délire, combine, il le fait plus que les autres, avec cette espèce d’élégance mêlant intelligence et naïveté qui n’appartient qu’à lui…  Il est fier, obstiné et courageux. La palme revenant à ses femmes magnifiques, d’une abnégation sans faille, qui continuent à porter son avenir sans faillir et sans même protester, alors que leurs époux n’ont su, eux, que porter les armes et l’anathème…     

  Pour l’agacement, permettez-moi de sourire… Tout d’abord, dans la vie ordinaire, essayez donc de faire des affaires ou bien simplement un achat au marché Bên Thành… Vous verrez que votre raisonnement linéaire ou pyramidal d’occidental viendra se heurter, comme dans un mur, aux circonvolutions ellipsoïdales de votre interlocuteur local… Ensuite, sur le plan politique et historique, deux choses m’irritent au possible. Localement, l’impuissance récurrente du régime à lutter efficacement contre la corruption, malgré la volonté évidente de certains dirigeants; mais ils se heurtent au système.

A l’extérieur, l’obnubilation de certains vietnamiens émigrés qui affabulent sur le régime, 42 ans après la fin des hostilités. Déformer caricaturalement une vérité, qui est déjà critiquable sur bien des points, ne sert à rien et nuit à l’argumentation… Imaginez qu’en Occident, en 1987, nous ayons été, encore et toujours, dans la passion et les discussions partisanes concernant la deuxième guerre mondiale.

Heureusement qu’il y a eu le rapprochement franco-allemand… Il faut savoir tourner les pages. La nostalgie, je la comprends et la cultive parfois, mais vouloir un retour en arrière sans concession, c’est juste délirant. Il faut bien comprendre que le Vietnam avait à la fin de la guerre une population d’environ 58 millions d’habitants et qu’aujourd’hui elle frôle les cent millions… Donc, 42 millions de Vietnamiens, surtout les jeunes, se fichent pas mal du passé et ne pense qu’à l’avenir…

 Saigon (le district 1 d’Hô-Chi-Minh-Ville aujourd’hui, la nuit pendant le têt)

5) Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à écrire ce livre ? Quelle est la part autobiographique ? Avez-vous d’autres projets d’écriture en cours  ou dans vos tiroirs ? Sauf erreur, vous avez proposé d’autres manuscrits/tapuscrits aux éditions Ella. Vous pouvez en esquisser les sujets?

 Depuis très longtemps j’avais l’envie d’écrire un roman dont la trame serait vietnamienne, je pourrais même dire vietna-MIENNE… Hougron était passé par là comme je vous l’ai déjà expliqué… Puis, la découverte de deux immenses écrivaines vietnamiennes, Duong Thu Huong et Kim Thuy, ne firent que stimuler ce désir un peu fou… 

 La mort de mes deux parents à six mois d’intervalle, il y a trois ans, fut un déclencheur. Comme bon nombre d’enfants, j’avais à régler des problèmes existentiels… Je me mis en écriture, sans vraiment savoir où j’allais, et quelques mois plus tard un manuscrit surgit des méandres de mon passé, je l’intitulais « Brides d’enfance ». Il était maladroit, ampoulé, mais l’accueil que lui réservèrent les proches à qui je le fis lire, m’incita à penser qu’il n’était pas trop mauvais… Il est vrai que ces quelques lecteurs avaient tous fréquenté de visu les personnages. « Brides d’enfance » restera à jamais un texte écrit pour quelques-uns, le règlement de compte avec les parents y est terrible et ne regarde que la famille. Seulement tout étonné d’être arrivé à le finir, je me suis lancé un nouveau défi : concrétiser cette envie qui me tenaillait depuis des dizaines d’années et entamer l’écriture d’un roman vietnamien, ce sera « Don ganh »…

  Les personnages de « Don ganh », même les secondaires, sont tous issus d’une galerie de portraits que j’ai amassés au fil des trente-cinq années de séjour au Vietnam. Bien sûr, j’ai parfois forcé le trait de certains d’entre-eux, et aussi, pour quelques-uns, construit un seul personnage à partir de deux ou trois personnes rencontrées dans le monde réel.

Les anecdotes sont presque toutes, en grande partie, authentiques, mais je me suis principalement attaché à restituer l’ambiance si particulière et totalement différente des deux époques qui sont décrites. Pour l’auteur que je suis, la magie de « Don ganh » fut d’être écrit, pour sa plus grande partie, sur place. Ainsi pour la scène du premier rendez-vous entre Kiêu et Khanh qui se déroule dans la galerie du Continental, je me suis installé dans celle-ci, vers 9 h du matin, et à 14 h, le passage était tapé sur l’écran de mon ordinateur portable, au milieu des verres et des assiettes vides de mes commandes successives… Il en fut ainsi pour la plupart des chapitres… J’ai juste trouvé cela MAGIQUE ! Un peu schizophrénique quand même, car par moments je ne savais plus si j’évoluais dans le roman ou dans la vraie vie…

  La cathédrale Notre Dame la nuit pendant le Têt…

J’ai maintenant une folle ambition littéraire pour l’avenir, j’aimerais arriver à synthétiser le style très novateur « en rebonds » de  Philippe Djian, tout en le mixant avec celui de Patrick Modiano, qui, lui, joue en virtuose de la concordance des temps et les juxtapose comme un millefeuille… Ceci, sans perdre ce qui est je pense ma toute petite qualité, à savoir, des images qui viennent à l’esprit du lecteur et s’accrochent immédiatement à mes mots… C’est un peu fou, la tâche est ardue, ce sont deux immenses écrivains… mais sans ambition, on n’évolue pas… Essayer, c’est déjà commencer à vivre l’aventure, et finalement seul le voyage compte…

  J’ai remis à ELLA, ma maison d’éditions que je salue sincèrement au passage pour le chaleureux accueil qu’elle a bien voulu me faire, deux manuscrits. Vous remarquerez que je rechigne à dire tapuscrits : je déteste ce mot, il me fait penser — je ne sais pourquoi— à marchand de tapis…

  Le premier, « Des vies bien tranquilles » est une saga familiale, avec une grande histoire d’amour, qui se déroule dans le Vietnam de la république du Sud, pro-occidentale, avec en toile de fond tous les événements authentiques de cette période de guerre, de Révolution, de troubles civils et constitutionnels. Mes personnages y croisent des personnes historiques ayant réellement vécu et j’y apporte même quelques petites révélations peu connues des historiens. Je le vois un peu, dans ma folie d’auteur — j’espère ne pas apparaître prétentieux — comme un Docteur Jivago à la sauce nuoc mam…

  Le second s’intitule « Dupont avec un thé ». C’est un exercice de style, très influencé par Djian. Le thème en est la famille, avec ses joies et ses peines… Un frère et une soeur, entre amour et jalousie… Rien d’original, mais si la vérité était tout autre ? Entre autobiographie et récit onirique, je m’y dévoile  sans complaisance. Petit clin d’oeil : presque tous les chapitres y possèdent le titre d’un roman déjà publié…

  Puisque vous me le demandez, j’ai aussi deux romans en cours, dont la toile de fond est aussi et encore le Vietnam. L’un des deux, déjà bien avancé, est la suite de « Des vies bien tranquilles » et s’intitulera « Vo mong », ce qui veut dire Désillusions. Il se situe dans la période terrible qui a suivi la chute de Saigon. Mais je prends mon temps…

La dernière photo en noir et blanc symbolise le Saigon éternel que je chéris…J’adore la pluie sous les tropiques…

Chronique fictionnelle pour la Revue des Trois Baudets

Jobougon   a  eu la charge d’organiser le concours d’écriture de l’Agenda critique de février!  Il s’agit de choisir un livre…
Que vous l’ayez lu ou pas,
Qu’il existe réellement ou pas,
Que vous rêviez de l’écrire, ou pas,
Ou qu’il soit, peut-être encore soigneusement conservé dans quelque bibliothèque secrète ou interdite,
et d’en écrire une critique littéraire qui donne soit envie de le lire, soit au contraire, nous en dissuade.

Jobougon compte recueillir les textes jusqu’au dimanche 19 février à minuit, nous faire voter la semaine suivante (du 20 au 26) et éditer les résultats le 27 février

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Pour ma première chronique , je voudrais en venir avant tout à l’essentiel, en refusant toute circonvolution locutoire, toute vaine odyssée hasardeuse et superfétatoire. Voici donc, en un mot comme en mille, mes coûts de cœur, au nombre de cinq, comme les trois mousquetaires.

1/ « Le bénévolat ou l’altruisme revu et corrigé », par Charles P., un jeune plein d’avenir dans la défense des causes les moins désespérantes. Cet autrui prometteur promet justement de s’investir pleinement dans des projets lucratifs par le biais caritatif. On sait combien la filière a fait ses preuves : les mystères de la foi a permis d’élever des cathédrales et d’enrichir le clergé prônant la pauvreté et l’austérité pour autrui. (Editions Honni soit qui mal y pense)

2/  « Les recettes secrètes des confitures et des tartes de ma mère » par Isabelle F., la nouvelle Julie de province, qui propose à tout à chacune de revenir un demi=siècle en arrière pour la condition de la femme. Un travail spirituel avec une inimitable compotée de poires Bonne Maman au coulis de figues-oseille et truffes caramélisées sur lit d’orties sauvages et gingembre: idéal avant la Messe. Vous saurez  enfin à quels saints vous vouer…! (Editions de la Tambouille, cuisines et dépendances)

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3/  « Réflexions d’un canari sur le monde tel qu’il va » co-écrit par trois frère et sœurs qui ont préféré se retrancher dans un anonymat pudique. Ils se mettent chacun leur tour à la place de leur canari favori « Rollex ».    Ajoutons le témoignage aussi prenant de « Rigueur » et « Damnation », les deux aimables rotweillers sarthois de la tribu. Sans remettre en cause leur condition de vie assez privilégiée dans une gentilhommière arborée de six hectares, la gente bestiaire, que ne désavouerait pas le brave  La Fontaine lui-même, en dressant un tableau idyllique d’une condition que leur envieraient bien des manants. Comme quoi il ne faut jamais désespérer de notre sort. Chacun reçoit ce qu’il mérite et il suffit de se contenter de beaucoup pour être heureux. (Editions de la Richardière)

4/ Gardons me meilleur pour la fin: « Le Népotisme de père en fils » par François F. qui, avec un culot sans égal, revisite l’histoire de Néron à Vladimir Poutine et démontre brillamment combien la famille est au centre du cercle de pistonnage d’autoproclamation des élus. Il introduit un subtil distinguo avec le vulgus pecum voué aux vallées de larmes, aux privations massives et à l’abstinence salutaire. Un monde merveilleux leur sera donné en partage après cette vie de labeur, condition sine qua non de la rémission des pêchés. (Editions de la Veuve et des Petits orphelins)

Prochaine chronique: « Droit dans ses bottes Vuitton »  dans la rubrique judiciaire.

Pénélope Fion. , chroniqueuse intermittente payable une blinde, rubis sur l’ongle.

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Voulez-vous donner votre avis sur un roman à paraître? « Si par hasard… »(10ème partie). Editions Ella

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30 septembre 2015

Marine sonne à la porte et Julien lui ouvre immédiatement, comme s’il attendait derrière qu’elle arrive ! Il parle très vite, la prend par la main, l’entraîne à l’intérieur de l’appartement sans qu’elle ne comprenne ce qui le rend si volubile. Elle le suit, contrainte par son enthousiasme débordant et se retrouve au milieu de la pièce principale, un casque sur les oreilles. Elle ne sait pas ce qu’il va lui faire entendre, n’a pas compris un mot de ce qu’il lui a dit depuis qu’il a ouvert la porte.

La musique démarre, quelques notes de guitare et une voix masculine, grave, posée :
« Dans les silences de tes nuits,
Au matin de nos envies,

…»
Marine ferme les yeux et se laisse bercer par la rythmique à trois temps de cette ballade folk. La deuxième guitare fait son entrée, une mélodie douce et caressante. Au refrain, c’est la batterie et la basse qui se mettent à jouer et le morceau devient plus entraînant, Marine a envie de tourner, danser, valser. Le dernier refrain commence, la voix du chanteur se fait plaintive, éraillée, emportée par une orchestration plus intense, puis c’est le silence. Le morceau est terminé !

Marine ouvre les yeux, Julien est assis en face d’elle, attendant qu’elle termine l’écoute du morceau. Marine a reconnu les premiers mots. Elle retire le casque, Julien lui sourit, impatient :

« – Alors ?
– C’est une jolie chanson, qui donne envie de danser et de chantonner. Tu me racontes le lien avec le cadenas ? »

 

De : Votre Réseau Pour : Julien@bleu.fr

le 30 septembre 2015
Objet : message
Nous avons le plaisir de vous confirmer la publication de votre message dont vous retrouverez le contenu ci-dessous.

A bientôt sur Votre Réseau.

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Message : Encore un effort
Le cadenas à la phrase mystérieuse n’a pas

encore trouvé ses amoureux, mais une drôle d’histoire s’écrit autour de lui, pleine de surprises, de musique et de copains. Et ça pourrait être encore mieux que de retrouver les amoureux.

Vous pouvez quand même continuer à partager la photo, si en plus de la belle histoire, on retrouvait le couple qui a écrit cette phrase sur un cadenas…

Dans les silences de tes nuits, Julien.

De : Franck.Larmure@pourtant.com Pour : Julien@bleu.fr
2015
Objet : RE : Les chemins

Pièce jointe : Affiche.jpg Bonjour Julien,

le 4 octobre

 

Après quelques jours de silences je reviens vers vous pour vous donner quelques nouvelles.
Hier soir j’ai donc retrouvé deux des quatre autres membres du groupe. Yann est venu me chercher à la maison et ensemble nous sommes allés chez Nico (le guitariste) qui ne vit qu’à une cinquantaine de kilomètres de chez moi. Et pourtant on ne s’était pas revu depuis vingt ans.

Je vous passe les détails de la soirée « anciens combattants » qui se souviennent d’un temps que les moins de vingt ans, etc. (vous connaissez la chanson ?)
Je leur ai aussi raconté cette histoire de cadenas et sa phrase issue de «Les chemins». Comme moi, ils ont trouvé l’anecdote sympathique, d’autant qu’elle nous permet de nous revoir après tout ce temps. Mais aucun des deux ne sait comment nos paroles se retrouvent sur le pont des arts. Nico joue toujours de la guitare, a appartenu à plusieurs formations différentes au fil des années et il est donc capable (bien mieux que je ne l’aurais fait) de jouer les morceaux des Magic Elvis, dont « les chemins ». Et c’est évidemment comme cela que s’est terminée la soirée. Il a sorti deux guitares et nous avons joué comme si nous avions vingt ans. Le pied ! (L’expression appartient elle aussi à un temps que les moins de vingt ans, etc. !)

Yann en avait aussi profité pour ressortir des archives de sa cave. En pièce jointe, vous trouverez une affiche d’époque pour un concert du groupe. De gauche à droite, ce sont Yann, Alexandre, moi, Nico et Ludo.

Je vous interdis de vous moquer de nos looks, de nos fringues et de nos coupes de cheveux : à l’époque, on était à la mode !

 

Pour revenir à ce qui vous intéresse, aucun de nous trois n’a plus de contact ni avec Alexandre ni avec Ludovic, mais nous sommes tous les trois mobilisés pour les retrouver. Le Réseau devrait nous y aider. Si j’ai des informations, je vous contacte.

A plus tard, Franck.

De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com
2015
Objet : RE : Les chemins
Bonjour Franck,
Comptez sur moi pour n’oser aucun mot sur vos looks, plusieurs photos de moi avec un pull vert à tête de renne circulent sur le net, m’empêchant toutes remarques vestimentaires à quiconque, pour le restant de mes jours. Merci pour le compte rendu de votre soirée d’anciens combattants. Content de voir que vous avez repris une guitare. Est-ce que c’est comme le vélo ? Ça ne s’oublie pas ?
D’ailleurs vous ne m’avez pas dit pourquoi vous ne jouiez plus. Et Yann, joue-t-il toujours de la batterie ?
N’hésitez pas à me faire suivre vos recherches sur Le Réseau, je pourrai aussi faire suivre les messages et multiplier les chances de retrouver les deux derniers Magic Elvis !
En tout cas, merci pour l’énergie que vous mettez à retrouver (peut-être) le ou les poseurs de ce cadenas musical.

 

le 4 octobre

A bientôt, Julien.

De : Votre Réseau Pour : Julien@bleu.fr

le 5 octobre 2015
Objet : message
Le message et la photo de Franck Larmure ont bien été partagés sur votre page.

A bientôt sur Votre Réseau.

Message : Si quelqu’un reconnaît les membres des Magic Elvis présents sur cette photo prise il y a vingt ans, je cherche à les retrouver.

Merci de faire suivre ! Franck,

De : Franck.Larmure@pourtant.com Pour : Julien@bleu.fr
2015
Objet : Magic Elvis

le 6 octobre

Pièce jointe : EnAttendantZoé.mp3
Bonjour
L’appel sur Le Réseau n’a rien donné pour le
mais on va bien finir par retrouver les deux derniers membres des Magic Elvis. En attendant, je vous envoie un autre morceau de la K7 retrouvée, un morceau plus rock qui correspond un peu mieux à ce que faisait le groupe.

moment,

De mon côté, j’ai arrêté la guitare sans vraiment y penser, comme pour la fin du groupe. Absorbé par autre chose, je l’ai délaissée pensant y revenir, puis les années s’étirent, le groupe s’étant séparé, je ne l’ai finalement pas reprise.

Mais la rencontre avec Yann et Nico m’a donné l’envie de la sortir de son étui. Elle est ridée et fatiguée, comme une vieille dame qu’elle est, mais après un petit lifting, elle devrait sonner comme dans sa jeunesse.

Pour cela aussi, si j’avais imaginé qu’une photo sur Le Réseau me remettrait à la musique !
Et de votre côté, aucune trace des amoureux du pont ?
A bientôt,

Franck,

pont-des-arts-7.jpeg

De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com
2015
Objet : RE : Magic Elvis
Effectivement, c’est plus rock comme morceau! Mais j’aime bien aussi, ça correspond bien à l’époque, je trouve. (Sans jugement, entendons-nous bien !)
Aucune trace des amoureux poseurs de cadenas de mon côté, mais encore une fois ce qu’il provoque autour de vous et des autres membres est déjà assez incroyable. D’ailleurs, si vous êtes d’accord j’aimerais bien vous rencontrer, c’est une des règles du jeu que je m’étais fixées, rendre les cadenas en mains propres, me déplacer et rencontrer les amoureux. Même si ce n’est pas vous qui l’avez posé, je pense qu’il va vous revenir. Je me demande alors dans quelle région vous êtes.

 

le 6 octobre

L’affiche de concert mentionne une adresse en Normandie, mais peut-être n’y êtes-vous plus ?
Ce serait sympa de profiter du déplacement pour rencontrer Yann et Nicolas aussi et les deux autres, si on finit par les retrouver.

Sinon, on pourrait peut-être essayer une recherche via les réseaux professionnels ?
Qu’en dites-vous ?
A bientôt,

Julien

De : Franck.Larmure@pourtant.com Pour : Julien@bleu.fr
2015
Objet : Du nouveau !

le 7 octobre

Bonjour,
L’appel sur Le Réseau a donné une réponse !
Je suis excité comme une puce ! (Encore une expression d’un autre temps !) J’ai donc eu un contact rapide, par mail, avec Alexandre, le chanteur des Magic Elvis. Il vit à une petite centaine de kilomètres de chez moi, on doit s’appeler dans la soirée, j’en saurai plus sur ce qu’il fait aujourd’hui et, promis, je n’oublierai pas de lui demander s’il a posé un cadenas sur le pont des arts. Il me dit aussi dans son mail, qu’il a gardé un contact avec Ludo. Autrement dit, on a retrouvé tout le groupe.
Alors, évidemment je dis oui pour une rencontre avec eux et vous, une soirée de vieux musiciens qui ont rangé leur rêve au placard pour devenir des adultes « comme il faut ». Ça aussi ça ferait un bon départ de chanson. Plus j’y pense et plus j’ai envie de me remettre à écrire des textes. Surtout depuis que par votre faute, j’ai ressorti ma guitare de son étui.

Je vous en dis plus par mail, dès que j’ai eu Alex au téléphone. Et ensuite on organise cette rencontre.

Franck.

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De : Franck.Larmure@pourtant.com Pour : Julien@bleu.fr
2015
Objet : RE : Du nouveau !

le 8 octobre

Bonjour,
Comme promis, je vous raconte mon coup de téléphone avec Alexandre. C’est drôle de discuter des heures avec lui, comme si l’on s’était quitté hier. Il a été emballé par l’histoire du cadenas, a d’abord cru que je lui faisais une blague. Ce n’est donc pas lui qui l’a posé. Il m’a raconté les vingt dernières années, lui aussi a raccroché, n’a plus joué de musique depuis les Magic Elvis, mais lui aussi garde un carton d’archives dans le grenier, mon coup de téléphone lui a donné envie de le descendre. J’aurai peut-être bientôt des nouveautés à partager avec vous.
Alex est à une centaine de kilomètres d’ici. (Je suis vers Domfront et lui autour de Caen.) L’idée de nous revoir l’a enchanté et il se charge de contacter Ludo, avec qui il correspond encore un peu. Ensuite, on pourra réunir les Magic Elvis et vous rencontrer.
A bientôt,
Franck.

De : Julien@bleu.fr

 

Pour : Franck.Larmure@pourtant.com le 8 octobre 2015
Objet : RE : Du nouveau !
Bonjour,

Quelle bonne nouvelle !
Je vous laisse organiser la rencontre, j’attends que vous me redonniez une date et je me déplacerai jusqu’à Domfront, ou Caen, ou ailleurs…
Vous croyez que les Magic Elvis me joueront une version moderne de « Les chemins » ?
Julien,

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Voulez-vous donner votre avis sur un roman à paraître? « Si par hasard… »(9ème partie). Editions Ella

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Dans le silence de tes nuits, 17 octobre 2015

 

De : Votre Réseau Pour : Julien@bleu.fr

le 19 septembre 2015
Objet : message
Votre message « On y retourne ? » a été partagé 389 fois et vu 967 fois depuis sa publication le 16 septembre.

A bientôt sur Votre Réseau.

De : MaryFing@skyboard.com Pour : Julien@bleu.fr
Copie à : marine@mgh.fr Objet : Cadenas suivant

le 21 septembre 2015

Bonjour à vous deux,
Je souhaite que vous allez bien ?
Je partage la photo du nouveau cadenas, je ne sais pas si vous avez des indices. Elle est drôle la phrase, on dirait le poésie ou des lyrics. Tu as déjà fait une recherche Internet sur cette phrase ?
Vous racontez la suite ?
Mary

De : Julien@bleu.fr
Pour : MaryFing@skyboard.com
Copie à : marine@mgh.fr le 21 septembre 2015 Objet : RE : Cadenas suivant
Hello Mary,

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Tu as raison, elle ressemble à des paroles de chansons. La recherche net n’a rien donné, malheureusement.
Ne reste plus qu’à attendre que Le Réseau fasse le travail, comme à chaque fois depuis le début. Vu la vitesse à laquelle le nombre de partages augmente, on va forcément finir par réussir.

Je vais poster un nouveau message pour relancer la recherche, on se tient au courant.
A plus.

De : Votre Réseau
Pour : Julien@bleu.fr le 22 septembre 2015
Objet : message
Nous avons le plaisir de vous confirmer la publication de votre message dont vous retrouverez le contenu ci-dessous.

A bientôt sur Votre Réseau.

Message : Non, rien de rien…
Le premier partage de la nouvelle photo n’a rien donné, je vous en propose une autre sur laquelle on lit mieux la phrase :

Dans le silence de tes nuits,
Il m’a été suggéré par certains d’entre vous que cette phrase pourrait être un extrait de chanson. Ça semble une bonne idée. Si en plus du partage du message, l’un d’entre vous a déjà entendu cette phrase, merci de me contacter, l’adresse n’a pas Julien@bleu.fr

Julien.

De : Votre Réseau Pour : Julien@bleu.fr

changé :

le 24 septembre 2015
Objet : message
Votre message « Non, rien de rien… » a été partagé 397 fois et vu 1003 fois depuis sa publication le 22 septembre.

A bientôt sur Votre Réseau.

De : Franck.Larmure@pourtant.com
Pour : Julien@bleu.fr le 25 septembre 2015 Objet : Photos de cadenas.
Bonjour,
Je vous envoie un mail après avoir vu sur Le Réseau une photo d’un cadenas sur lequel une phrase est écrite.
J’ai cru comprendre en lisant votre profil, que vous cherchiez le propriétaire du cadenas. Je vous le dis tout de suite, ce n’est pas moi, désolé.
Mais la phrase qui y est inscrite m’interpelle. Alors peut- être est-ce un indice pour votre recherche. En effet, j’ai écrit cette phrase dans un texte de chanson il y a vingt ans de cela. A cette époque je chantais et jouais de la guitare dans un groupe de rock d’étudiants, avec des copains. Nous avions nos propres chansons et jouions dans des petites salles, des bars autour de chez nous. Et l’une de mes chansons contenait cette phrase. Comment se retrouve-t-

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elle vingt ans plus tard sur un cadenas ? Je n’en sais rien, c’est peut-être juste un hasard. Mais ça suffit à éveiller ma curiosité et j’ai très envie de savoir !

Le groupe n’existe plus depuis longtemps, nous nous sommes perdus de vue, je ne sais pas ce que sont devenus les autres membres du groupe. Mais ça m’amuserait beaucoup de le savoir.

Si vous n’avez pas déjà trouvé qui a écrit sur ce cadenas, je peux vous aider à prendre contact avec les autres, peut-être est-ce l’un d’eux ?
Cordialement

Franck Larmure.

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De: Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com
septembre 2015
Objet : RE : Photos de cadenas.
Bonjour Franck,
Et merci pour votre message. Je n’ai pour l’instant reçu aucun message concernant ce cadenas, vous êtes ma meilleure piste. Et même si le cadenas n’avait aucun lien avec votre groupe et votre chanson, je trouve l’idée de retrouver les membres du groupe et de ressortir des cartons vos chansons, séduisante. Alors j’ai envie de creuser cette piste, avec votre aide.
Peut-on imaginer qu’une même idée, qu’une même phrase surgisse de deux cerveaux différents ? Quelqu’un aurait-il pu, sans ne l’avoir jamais entendue, écrire mot pour mot la même phrase ? C’est un joli problème de probabilités.

 

le 25

En tout cas, je suis curieux d’en savoir plus sur le groupe, son nom, le nombre de membres, l’histoire. Peut-être même avez-vous des photos, que l’on pourrait poster sur Le Réseau pour retrouver les musiciens ?

Et puis je suis curieux d’en savoir plus aussi sur la chanson, le reste de son texte, sa mélodie.
J’attends de vos nouvelles, avec impatience !
Julien.

De : Franck.Larmure@pourtant.com
Pour : Julien@bleu.fr le 26 septembre 2015 Objet : RE : Photos de cadenas.
Bonjour,
J’ai bien eu votre message et je vais répondre à vos questions, parce que ça m’amuse plutôt de replonger dans mes jeunes années.
Mais avant je vais devoir aller fouiller dans quelques cartons et il n’est pas exclu que j’y trouve des souvenirs que j’ai oubliés.
Rien que pour ça, ça vaut le coup de chercher. Je vous contacte très vite.
Mais à votre tour de m’en dire plus sur ce cadenas et sur les raisons de cette recherche.
Enfin, la question de savoir si deux cerveaux peuvent produire la même phrase… Même si c’est troublant, je n’ai pas la prétention d’avoir été un auteur aussi génial que personne ne pourrait écrire ou avoir écrit ce que j’avais moi-même imaginé… Je pense que c’est tout à fait possible et que ce cadenas n’a sûrement aucun lien avec les Magic Elvis. (C’était le nom du groupe !)
Mais c’est gentil de l’avoir suggéré.

 

Je fais des recherches et je vous réponds. Franck.

De : Franck.Larmure@pourtant.com
Pour : Julien@bleu.fr le 26 septembre 2015 Objet : RE : Photos de cadenas.
Rebonjour,
Je retrouve des antiquités de l’éphémère carrière des Magic Elvis dont je ne me souvenais pas et il y a du lourd ! Préparez-vous !
La suite très très vite.
Franck.

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De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com
septembre 2015
Objet : RE : Photos de cadenas.
Bonjour Franck,
Je suis content de voir que vous vous prenez au jeu, parce que de mon côté il ne s’agissait au départ que d’un jeu. J’ai eu l’occasion de récupérer dix cadenas retirés du pont des arts et j’ai décidé de tenter de retrouver les propriétaires. Le vôtre (enfin celui sur lequel est écrite votre phrase) est le quatrième de la série. Nous avons fait deux belles rencontres, et même si pour l’un des cadenas l’histoire s’est avérée assez douloureuse, nous avons décidé de continuer. Je suis persuadé qu’il se passera quelque chose avec ces cadenas, comme exhumer un groupe des années 90. Et c’est tout à fait dans l’esprit de cette aventure.

 

le 27

(Vous faisiez quoi comme musique en 1990 ? Et vous aviez quel look ? Si en plus vous allez fouiller dans les archives et que l’on commence à en faire un travail documenté !)
Je suis très impatient de voir ce que vous avez retrouvé et de connaître l’histoire de Magic Elvis, d’en savoir plus sur la chanson et pourquoi pas de vous rencontrer, vous et les membres du groupe. C’est une des règles que je me suis fixées dans ce jeu, je pars à la rencontre des amoureux, pour leur rendre le cadenas en mains propres.

Une autre question se pose alors : pourquoi le groupe s’est- il séparé? Vous n’êtes pas fâchés? J’espère que la recherche des membres ne ravive rien de problématique ? A plus tard,

Julien, impatient.

De : Franck.Larmure@pourtant.com Pour : Julien@bleu.fr
septembre 2015
Objet : Les chemins

le 28

Pièce jointe : Leschemins.doc
Bonjour,
Quelle idée farfelue que celle-ci, de vouloir rendre des cadenas d’amoureux. Quand on y pense ça ferait un texte de chanson formidable ! Un slow peut être (oui en 1990 on écrivait des slows…) de six minutes avec solo de guitare interminable en fondu de fermeture pour finir le morceau. L’histoire de deux amoureux qui retrouveraient leur cadenas et se souviendraient avec nostalgie des premières années de leur amour.
Je m’égare mais je trouve votre idée très poétique et je me prends à espérer que c’est l’un des Magic Elvis qui a posé ce cadenas. De là à « exhumer » les membres du groupe, vous y allez un peu fort.

Comme promis je reviens vers vous avec un peu de matière à vous proposer. Et pour commencer, je vous envoie en pièce jointe le texte du morceau «Les chemins», qui commence donc par la phrase : « Dans les silences de tes nuits, ». La suite est dans la pièce jointe.

Il s’agissait d’une ballade, un peu folk, avec une rythmique proche de celle d’une valse, ternaire. Mais voilà que je deviens technique. Pour faire simple, c’était le morceau calme du groupe au milieu des chansons rock. Vous savez, le slow langoureux pour les fans féminines. Et c’est drôle, parce que sans avoir touché une guitare depuis quinze ans au moins, je crois être encore en mesure de jouer le morceau.

J’ai retrouvé le texte dans un carton au grenier et il était accompagné de beaucoup d’autres pépites d’époque. Mais il me faut un peu de temps pour rendre tout cela accessible par mail. Dès que c’est prêt je vous contacte.

A bientôt, Franck

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De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com le 28 septembre 2015
Objet : RE : Les chemins
Bonjour,
Merci pour ce texte et le temps passé dans la poussière du grenier pour exhumer les Magic Elvis. D’ailleurs vous ne

 

m’avez toujours rien dit du groupe, sa composition, sa rupture, ni de vous.
Je lis que vous n’avez plus touché une guitare depuis longtemps et je me demande pourquoi. En tout cas, j’ai trouvé le texte très joli, très imagé et poétique et je serais curieux de l’entendre en musique. Si vous dites pouvoir le jouer, pourquoi ne pas en enregistrer une version MP3, rapidement, juste pour avoir un aperçu de la façon dont il sonnait ?

J’attends impatiemment la suite, vous avez piqué ma curiosité et mon envie.
A plus tard,
Julien.

De : Franck.Larmure@pourtant.com Pour : Julien@bleu.fr
septembre 2015
Objet : RE : Les chemins

Pièce jointe : leschemins.mp3 Bonjour Julien,
J’ai deux surprises pour vous !

le 28

Je crois que j’ai fait mieux que rejouer de la guitare quinze ans après, ce qui aurait quand même sûrement été un moment de solitude intense.
Dans le grenier, avec le texte, dormait une vieille K7 (savez-vous seulement ce qu’est une K7 ?) des Magic Elvis sur laquelle on peut écouter « les chemins », entre autres. Le temps de trouver un lecteur et de bricoler pour repasser la bande sur un support numérique et voilà pour vous, un

 

enregistrement original de la chanson, qui doit dater de 1993.
Le groupe était composé de cinq membres : Alexandre au chant, Nicolas et moi à la guitare, Ludovic à la basse et Yann à la batterie.

La K7 contient six titres, dont certains étaient complètement sortis de ma mémoire. Nous avions enregistré ensemble « à la maison », avec les moyens du bord, cette petite maquette pour démarcher les lieux de concerts et les maisons de disques.

Et puis nous avons eu notre bac, nous sommes partis faire des études dans des villes différentes et le temps additionné à la distance a mis fin aux espoirs de voir un jour une pochette de disque au nom des Magic Elvis. Nous nous sommes séparés sans nous en rendre compte vraiment et donc pas du tout fâchés, pour répondre à votre question. J’ai recroisé Yann, parfois, au hasard, parce que nous sommes restés presque voisins.

Et c’est ma deuxième surprise : j’ai retrouvé son adresse précise et il m’a répondu !
Bon, ce n’est pas lui qui a posé le cadenas, (désolé) mais il a gardé, de son côté un contact avec Nicolas, le guitariste. Il m’a proposé de l’appeler et nous devons sortir tous les trois un de ces soirs, partager une bière et nous souvenir de nos jeunes années de lycéens. Je vous raconterai !

Je me dois donc de vous remercier aussi, vous me faites replonger vingt ans en arrière et c’est très agréable.

A bientôt, Franck.

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De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com
septembre 2015
Objet : RE : Les chemins
Bonjour,
Quelles surprises, en effet.
Je dois donc d’abord vous remercier, c’est un réel plaisir de voir ce qui est en train de se dérouler autour de ma petite photo de cadenas. Je ne sais pas quand vous devez revoir deux des quatre autres « elvis magiques » mais je suis impatient, même s’il s’avère qu’aucun d’eux n’a posé le cadenas et que la coïncidence de la phrase n’est qu’un hasard heureux.
La chanson est très sympa, l’air se retient facilement et le texte, que je trouvais poétique à la lecture, lui va à merveille. Merci d’avoir partagé cela avec moi.
J’attends la suite, impatient !
Julien.

 

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