Poésie: Camargue
Camargue
Mon coeur camargue depuis que tu n’es plus là
Il ne bat plus la chamade.Il est à l’arrêt,
Isaumâtre, trop amer, statufié.
Ce coeur ne bat plus que dans des eaux douteuses,
étendues vides, qui piquent mes artères.
Moi voilà malade, rongé, troublé.
J’ai le mal de mer et celui de vivre
comme une salicorne racornie.
Mes larmes dessaleraient tout autre marais,
n’importe quelle morue, un viel haddock,
une colonie de harengs.
Je t’ai déjà oublié, j’ai oublié ton nom,
tes mots capricieux, frivoles, sans intérêt
et pourtant,
je n’existai que par toi, par ta voix,
ton rire champagne, sa silhouette de flamant rose
ce je ne sais quoi aérien.
Je ne suis plus qu’un grain de riz au milieu de nulle part.
Le taureau ailé est à terre,
carcasse imbécile qui pourrit
au milieu de la rizière, sans oreilles,
émasculé, une épée plantée dans le dos.
Suprême supplice: ce sel m’empêche de couler,
m’empêche de sombrer, d’être englouti tout à fait.
Tantale, Prométhée, je suis votre frère de souffrance:
c’est un peu long l’éternité, non?
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Illustrations photographiques de notre photographe aérien préféré, Marc Bourbon, familier des lieux et dont vous saurez un peu plus dans l’article suivant qui lui est consacré par le journal Sud-Ouest
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