S'il te plaît, apprivoise-moi…

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Printemps des poètes: Fardeau (sculpture de Marie Poscia)

Quel fardeau portes-tu,

que tu sois Cariatide ou Atlante,

mi-femme mi-homme, toi qui charges  sur tes épaules

toute la misère du monde, toute la difficulté à naître,

toute la difficulté  à être …

Tu supportes le poids des maladies et des épidémies,

des lâches trahisons et des désillusions.

Etre hybride, qu’as donc tu fait pour mériter cela,

pour traverser cette vallée de larmes sans fin?

Tu es sans visage et tu n’as plus même

la force de pousser un cri,

de te révolter: tu es soumis.

Tu es devenu colonne, pilier,

esclave sine die:

Jusqu’à quand pourras-tu résister

avant de t’écrouler,

toujours sans un cri,

sans qu’on est de toi pitié,

avant de crever dans l’indifférence,

avant de crever bêtement,

avant de crever sans même le regard

d’un humain?

 

Printemps des Poètes: La Proie

La Proie

Les sirènes appellent, appellent
Elles chantent , nous enchantent
Elles nous attirent dans des pièges maudits.

Elles veulent s’emparer de notre esprit,
l’emprisonner, peu à peu l’étouffer.
Elles veulent s’emparer de lui,
le dévorer pour elles-mêmes se délivrer.

Les sirènes sont partout
pour nous détourner de l’essentiel,
pour nous détourner du sel de la vie,
de ce qui en fait le prix.

Fermons les yeux,
laissons gambader nos rêves
peuplés de personnages comme ceux-ci.
Chacun porte, comme Marie, son univers
Chacun offre, comme Marie, une musique à partager

Libérez vos mauvais démons,
qu’ils deviennent génies créateurs.
Ne soyez plus des proies
devenez des chasseurs,
des chasseurs de rêves,
que vos mains transforment l’argile,
que vos plumes deviennent oiseaux
et sinon chantez ce que vous avez
en vous de plus fort, de plus tendre,
de plus gai.

Printemps des Poètes: Eaux sombres

Eaux sombres

Bouillonnement des abysses
Appel des profondeurs,
des entrailles de la mer,
de l’Océan qui pleure.

Quel est cet écho,
ce borborygme presque inaudible?

Quel est ce chant traitre
de sirènes ensorcelées?

La voilà:
Elle attire dans ses filets
le misère du monde
et ses bras menus
n’en peuvent plus.

Rien n’échappe à ses mailles serrées.
Elle traîne les destins brisés,
la solitude, l’ennui

Elle porte la vie déglinguée
comme Lui porte la croix
Noir est le voile de cette mariée,
mariée par devoir
triste épousée.

Sculpture de Marie Poscia, actuellement en expo à la galerie Marie Poscia, rue de Brest à Hyères (Var)

Poésie: Monologue del Diavolino et Le souffle de la Vie

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Monologue del Diavolino

Ah, ah, ah!!!

Je vous ai bien eues,
faces de terre cuite.
Je vous ai coupé la chique:
impossible de vous exprimer.
fermez vos bouches:
en silence, méditez!

Moi, je suis le Verbe,
La Parole, le Poésie;
la magie de mes mots
vous a ensorcelés:
Vous n’êtes plus que des statues de sel.

Vous n’êtes que le silence,
masques défigurés,
masques aveugles,
masques mortuaires.

Je vous ai endormis
pour un sommeil éternel:
pas même le baiser
d’un Prince charmant
ne pourra vous redonner la Vie.

Je vous ai figées:
un, deux, trois…
sommeil!
Fades pantins d’argile,
ô combien fragiles.
Une simple pichenette et…

 

 

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                                                  Le souffle de la Vie

– Tu te trompes, Diavolino de mes fesses…
– Quoi? Qui ose…?
– Moi. J’ose. Moi: la Vie
– Mais…
– Le mois de mai est joli et le Printemps nous sourit.
Tu causes, tu causes,
tu t’enivres de ce que tu dis.
tes paroles s’envolent
et ton bla-bla ne m’impressionne pas.
Les masques vont tomber.
Hier, c’était l’hiver.
Nous vivions au ralenti.
Le printemps revient
et nous brisons nos gangues d’argile.
Nous avons retrouvé la Parole.
Nos émotions, nous pouvons les partager.

Fermez les yeux, vous qui nous entourez,
passantes, passants au grand coeur.
Entendez ces bruits qui sourdent.
Ecouter cette sève monter:
c’est celle de l’Inspiration.
Elle va elle aussi vous toucher.

Et toi, Diavolino,
va au Diable, retourne chez ton Maître
ou prêcher dans le désert.
Baste! Silencio!
Ouste, du balai!
La Vie reprend toujours le dessus.
doucement elle sourit:
qu’il en soit tendrement ainsi.

Les deux sculptures sont oeuvre de Marie Poscia. Actuellement visibles à la Galerie Marie Poscia,

9 rue de Brest à Hyères (83)

www.galeriemarieposcia.fr/

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