Image d’hier en noir et blanc: »Loco en folie… »

Un petit garçon reçoit une paire de souliers neufs pendant la Deuxième Guerre mondiale
Camargue
Mon coeur camargue depuis que tu n’es plus là
Il ne bat plus la chamade.Il est à l’arrêt,
Isaumâtre, trop amer, statufié.
Ce coeur ne bat plus que dans des eaux douteuses,
étendues vides, qui piquent mes artères.
Moi voilà malade, rongé, troublé.
J’ai le mal de mer et celui de vivre
comme une salicorne racornie.
Mes larmes dessaleraient tout autre marais,
n’importe quelle morue, un viel haddock,
une colonie de harengs.
Je t’ai déjà oublié, j’ai oublié ton nom,
tes mots capricieux, frivoles, sans intérêt
et pourtant,
je n’existai que par toi, par ta voix,
ton rire champagne, sa silhouette de flamant rose
ce je ne sais quoi aérien.
Je ne suis plus qu’un grain de riz au milieu de nulle part.
Le taureau ailé est à terre,
carcasse imbécile qui pourrit
au milieu de la rizière, sans oreilles,
émasculé, une épée plantée dans le dos.
Suprême supplice: ce sel m’empêche de couler,
m’empêche de sombrer, d’être englouti tout à fait.
Tantale, Prométhée, je suis votre frère de souffrance:
c’est un peu long l’éternité, non?
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Illustrations photographiques de notre photographe aérien préféré, Marc Bourbon, familier des lieux et dont vous saurez un peu plus dans l’article suivant qui lui est consacré par le journal Sud-Ouest
Sans Toi
Sans toi, le monde n’a plus de toit,
l’univers est sans foi ni loi
Sans toi, Pierrot a perdu ses plumes
et sa Muse ne s’amuse plus.
Sans toi, tout est pareil,
insipide, parallèle,
les fleurs n’ont plus d’odeurs,
les épices plus de goût ni saveurs.
Sans toi, j’ai perdu mon âme
et ne suis plus qu’un pauvre Diable
qui s’ennuie à tous les anges déchus
qui s’ennuie à vivre une éternelle nuit:
c’est long, tu sais, de vivre sans moitié…
Sans Toi, c’est un mauvais poisson d’avril,
une triste blague qui dure, un cauchemar éveillé
qui bousille mes vers, canards boiteux.
Je chante faux désormais, je beugle aux étoiles
les corbeaux rient de moi, les goélands itou:
doucement je pleure et ne crains que pour Toi.
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Avec l’aimable autorisation de Marc Bourbon pour la photo
Apprécier son travail de photographie aérienne sur son site
Écrit
le 09/02/2017