S'il te plaît, apprivoise-moi…

Articles tagués ‘roman’

Interview expresse de Patrick Taisne Nguyên pour son livre « Don Ganh » (Ella éditions)

Ballade avec mon épouse non loin du marché Bên Thành ( la ballade de Khanh avant son assassinat… Nous avons fait le trajet en entier pour le restituer exactement, y compris choisi la maison de Khanh et Hoa que je décris).

 

Maitre Renard :1) « Don ganh » est votre premier livre. Le titre est exotique et un peu mystérieux pour un lecteur d’EURE-et-Loir. Vous pouvez l’expliciter ?

Patrick Taisne Nguyên: Don ganh signifie Palanche… Maintenant, regardez bien comment est faite une palanche : un panier à chaque extrémité d’une perche portée sur l’épaule d’une personne… Ajoutez à cela le chapeau conique presque inévitablement vissé sur la tête de celle-ci, et la première image qui vient à l’esprit est celle d’une balance avec ses plateaux et son fléau… 

De là, à la lecture de « Don ganh », votre cerveau fera vite le rapprochement avec la balance de la justice ou du destin… Effectivement, Huong, la marchande de soupe aux vermicelles, le fameux Bun riêu (prononcez Boun Jiou) est dans cette histoire celle qui fait à chaque fois basculer la vie des autres personnages… La palanche qu’elle porte, son outil de travail, devient donc le symbole de son pouvoir, en l’occurence maléfique…

  J’ai voulu que ce livre, bien qu’écrit en français, soit le plus vietnamien possible dans ses tournures de phrases, dans certaines expressions, que j’ai parfois traduites littéralement, sans franciser. Je voulais que le roman transpire, suinte, le Vietnam, à travers les mots et la façon de se comporter des personnages, au point que mon intention ultime était même de souhaiter que le lecteur puisse croire que l’histoire avait été écrite en vietnamien puis traduite en français… Ce n’était pas un caprice d’auteur mais la recherche de l’authenticité maximale… Je sais aujourd’hui que mes lecteurs d’origine vietnamienne la lui accorde sans hésiter, et c’est là ma plus belle récompense et ma grande fierté…

  J’ai songé un temps, avant sa publication, à lui donner finalement un titre français, pour qu’il paraisse plus successible aux futurs lecteurs… Christophe, mon éditeur, a préféré garder ce nom qu’il trouvait joli et exotique… Je pense aujourd’hui qu’il a eu raison.

Sur la terrasse du Caravelle ( Liên demande à Xuân de l’y emmener danser le tcha tcha et la salsa)

2) Vous aimez à citer l’adage « Rassasié on devient Bouddha, affamé on devient un diable malfaisant » En quoi illustre-t-il votre récit « Don ganh » ?

Je crois que cet adage résume bien la situation des personnages… Une situation exceptionnelle peut parfois engendrer des comportements exceptionnels chez certaines personnes… La France a aussi connu un contexte similaire pendant l’occupation allemande. Lorsque vous devez lutter chaque jour pour survivre dans un monde nouveau que vous n’avez pas souhaité et même parfois combattu de toutes vos forces, et dont vous ne comprenez pas totalement les règles, vous devenez rapidement moins rigoureux sur le principe d’honnêteté.

A ce jeu-là, certains se révèlent des virtuoses, ce qui est le cas de Khanh. Cet ancien fonctionnaire de la Sécurité du régime déchu découvre les problèmes posés par la guerre, une fois la paix installée, lorsqu’il va en camp de rééducation et qu’on lui saisit sa maison… Il était déjà combinard dans son ancienne vie, son séjour en camp de rééducation l’a traumatisé et il ne va avoir de cesse qu’à récupérer ce dont on l’a spolié et finir par devenir un maître en la matière…

Il faut reconnaître qu’il est extrêmement doué… Je ne pense pas que ce soit un salaud intégral: il montrera générosité envers sa maîtresse et fidélité pécuniaire vis-à-vis de sa famille légitime… C’est plutôt un opportuniste, et au changement de régime des gens comme lui, il y en a eu plein… Huong, de son côté, si elle était mieux née, serait-elle aussi néfaste ? Là je n’ai pas la réponse, ce qui est sûr, c’est que devoir se battre pour survivre un jour de plus dans un monde économiquement et politiquement agressif ne doit pas arranger les choses. Je ne crois pas, sauf maladie, que les hommes naissent mauvais, c’est la vie, et pire encore la survie lorsqu’elle est nécéssaire, qui les poussent à le devenir. Bien sûr, chacun réagit à une situation donnée suivant son tempérament propre…

Repas de nuit sur la plage privatisée du restaurant dancing Les quatre saisons à Nha Trang où Liên et Xuân viennent écouter chanter le chanteur Tung.

3) Quels sont vos liens avec le Vietnam ? Quelle image avez-vous de ce pays ? Celui que vous connaissez le mieux et auquel vous êtes attaché appartient-il au passé, ou est-il toujours d’actualité ? Beaucoup de choses ont-elles changé depuis les années 80, époque où se déroule « La Palanche » traduction de Don ganh, notion qui nous reste tout aussi mystérieuse ?

J’ai aimé l’Asie, puis tout particulièrement le Vietnam, depuis ma tendre jeunesse…  Voici ce que j’ai écrit à ce sujet dans « Dupont avec un thé » un manuscrit à paraitre bientôt : 

« J’avais peut-être douze ans, ma mère me fit inopinément une belle et grande offrande. “ Il est temps que tu découvres la lecture ! ” — elle me dit, me mettant entre les mains Terre chinoise, le premier des romans de Pearl Buck que je lirai. Ce fut une révélation. Au fil des récits et des mois, les hallebardes traversières de la Mousson se mélangèrent peu à peu aux larmes introspectives de l’adolescence. Les eaux de fleuves étrangers rythmèrent ma souffrance au gré des courants de mon existence. Des personnages improbables, venus d’un monde lointain que je sentais pourtant proche, exaltèrent ma soif de romanesque et d’exotisme. L’Asie devint pour moi une terre imaginaire de refuge et de bien-être. Je devinais confusément qu’elle bouleverserait inéluctablement mon existence toute entière.

 

 A Chu Chi (célèbre pour ses tunnels), le centre de commandement vietcong à 60 km de Saigon… Peut-être Kiêu à côté de moi ?

Plus tard, Jean Hougron et Jean Larteguy remplacèrent Pearl Buck sur ma table de chevet. C’était l’Indochine française qui me faisait maintenant fantasmer. Nul autre que Hougron n’a si bien décrit le monde des “ petits blancs ” des années trente à cinquante — ces paumés de l’autre bout du globe, survivants à la dérive d’un lambeau de l’empire colonial français. Je fantasmais à travers ses héros combinards et pathétiques qui “ s’encongaillaient ” — comme on disait à l’époque.  J’imaginais avec moult détails le Saigon colonial. L’enfer du jeu du “ Grand Monde ”, mythique casino-bordel de la rue des marins située en plein Cho Lon, me devint familier —  j’y perdais et gagnais des fortunes à la roulette sous les yeux cupides d’extravagantes et vénéneuses courtisanes. Je fréquentais les fumeries d’opium du quartier chinois, évanescents refuges pour soigner les maux de l’âme et la mélancolie de l’Asie.  Je parcourais les avenues coloniales ombragées — je grimpais sur la banquette d’un cyclo-pousse à la recherche de jolies filles en ao dai* (tunique). La jungle menaçante défilait devant moi — je conduisais, un colt à la ceinture, un camion de contrebande sur une piste défoncée contrôlée par un Vietminh impitoyable. Aventure avec un A majuscule ! — Magie de la lecture ! »

 Adolescent, j’avais bizarrement pressenti que je rencontrerai une Saigonnaise qui partagerait ma vie, et le hasard ou le destin me donnèrent raison…  Ce que je ne savais pas, c’est que ce serait en France… Aujourd’hui, mon épouse dit à mon sujet que je suis le plus vietnamien de nous deux, et ce n’est peut-être pas faux…

  Vous me demandez si les choses ont changé depuis les années 80 où se déroule la première partie de « Don ganh »? Oui évidemment ! Je pense qu’à la lecture de la deuxième partie du roman on le perçoit parfaitement…

Le Vietnam des années 80, c’était l’apocalypse stalinienne, un monde illogique où chacun faisait comme il le pouvait pour survivre… Celui de 2012 où se situe la deuxième époque ressemble au monde occidental avec ses qualités et ses défauts, si on exclut, bien sûr, l’idée que nous avons ici de la démocratie. J’ai voulu marquer ces différences dans le roman, en tentant la gageure de décrire la même ville côtière de Nha Trang à deux époques distinctes.

La première fois, c’est pour le séjour de Kiêu et Khanh et la deuxième, pour celui de Liên et Xuân. Et puis la démographie aussi : à l’époque coloniale, Saigon avait environ 500.000 habitants, devenue Hô-Chi-Minh-Ville, elle en comportait peut-être 2 à 3 millions à la fin de la guerre en 1975,  et aujourd’hui entre 11 et 14 millions suivant les estimations. C’est maintenant une mégalopole moderne où les tours de verre poussent comme des champignons et qui va inaugurer son métro courant 2018. Qu’elle s’appelle Saigon ou Hô-Chi-Minh-Ville, qu’on soit dans les années 1980 ou en 2017, j’aime passionnément cette ville sulfureuse, comme une femme sublime et vénéneuse.

 

4) Quelles sont les qualités du peuple vietnamien qui vous touchent le plus ? Il y a-t-il des choses qui vous agacent et que vous ne partagez pas ?

J’appelle le peuple vietnamien Monsieur Plus…  Qu’il chante, rit, pleure, gueule, résiste, travaille, délire, combine, il le fait plus que les autres, avec cette espèce d’élégance mêlant intelligence et naïveté qui n’appartient qu’à lui…  Il est fier, obstiné et courageux. La palme revenant à ses femmes magnifiques, d’une abnégation sans faille, qui continuent à porter son avenir sans faillir et sans même protester, alors que leurs époux n’ont su, eux, que porter les armes et l’anathème…     

  Pour l’agacement, permettez-moi de sourire… Tout d’abord, dans la vie ordinaire, essayez donc de faire des affaires ou bien simplement un achat au marché Bên Thành… Vous verrez que votre raisonnement linéaire ou pyramidal d’occidental viendra se heurter, comme dans un mur, aux circonvolutions ellipsoïdales de votre interlocuteur local… Ensuite, sur le plan politique et historique, deux choses m’irritent au possible. Localement, l’impuissance récurrente du régime à lutter efficacement contre la corruption, malgré la volonté évidente de certains dirigeants; mais ils se heurtent au système.

A l’extérieur, l’obnubilation de certains vietnamiens émigrés qui affabulent sur le régime, 42 ans après la fin des hostilités. Déformer caricaturalement une vérité, qui est déjà critiquable sur bien des points, ne sert à rien et nuit à l’argumentation… Imaginez qu’en Occident, en 1987, nous ayons été, encore et toujours, dans la passion et les discussions partisanes concernant la deuxième guerre mondiale.

Heureusement qu’il y a eu le rapprochement franco-allemand… Il faut savoir tourner les pages. La nostalgie, je la comprends et la cultive parfois, mais vouloir un retour en arrière sans concession, c’est juste délirant. Il faut bien comprendre que le Vietnam avait à la fin de la guerre une population d’environ 58 millions d’habitants et qu’aujourd’hui elle frôle les cent millions… Donc, 42 millions de Vietnamiens, surtout les jeunes, se fichent pas mal du passé et ne pense qu’à l’avenir…

 Saigon (le district 1 d’Hô-Chi-Minh-Ville aujourd’hui, la nuit pendant le têt)

5) Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à écrire ce livre ? Quelle est la part autobiographique ? Avez-vous d’autres projets d’écriture en cours  ou dans vos tiroirs ? Sauf erreur, vous avez proposé d’autres manuscrits/tapuscrits aux éditions Ella. Vous pouvez en esquisser les sujets?

 Depuis très longtemps j’avais l’envie d’écrire un roman dont la trame serait vietnamienne, je pourrais même dire vietna-MIENNE… Hougron était passé par là comme je vous l’ai déjà expliqué… Puis, la découverte de deux immenses écrivaines vietnamiennes, Duong Thu Huong et Kim Thuy, ne firent que stimuler ce désir un peu fou… 

 La mort de mes deux parents à six mois d’intervalle, il y a trois ans, fut un déclencheur. Comme bon nombre d’enfants, j’avais à régler des problèmes existentiels… Je me mis en écriture, sans vraiment savoir où j’allais, et quelques mois plus tard un manuscrit surgit des méandres de mon passé, je l’intitulais « Brides d’enfance ». Il était maladroit, ampoulé, mais l’accueil que lui réservèrent les proches à qui je le fis lire, m’incita à penser qu’il n’était pas trop mauvais… Il est vrai que ces quelques lecteurs avaient tous fréquenté de visu les personnages. « Brides d’enfance » restera à jamais un texte écrit pour quelques-uns, le règlement de compte avec les parents y est terrible et ne regarde que la famille. Seulement tout étonné d’être arrivé à le finir, je me suis lancé un nouveau défi : concrétiser cette envie qui me tenaillait depuis des dizaines d’années et entamer l’écriture d’un roman vietnamien, ce sera « Don ganh »…

  Les personnages de « Don ganh », même les secondaires, sont tous issus d’une galerie de portraits que j’ai amassés au fil des trente-cinq années de séjour au Vietnam. Bien sûr, j’ai parfois forcé le trait de certains d’entre-eux, et aussi, pour quelques-uns, construit un seul personnage à partir de deux ou trois personnes rencontrées dans le monde réel.

Les anecdotes sont presque toutes, en grande partie, authentiques, mais je me suis principalement attaché à restituer l’ambiance si particulière et totalement différente des deux époques qui sont décrites. Pour l’auteur que je suis, la magie de « Don ganh » fut d’être écrit, pour sa plus grande partie, sur place. Ainsi pour la scène du premier rendez-vous entre Kiêu et Khanh qui se déroule dans la galerie du Continental, je me suis installé dans celle-ci, vers 9 h du matin, et à 14 h, le passage était tapé sur l’écran de mon ordinateur portable, au milieu des verres et des assiettes vides de mes commandes successives… Il en fut ainsi pour la plupart des chapitres… J’ai juste trouvé cela MAGIQUE ! Un peu schizophrénique quand même, car par moments je ne savais plus si j’évoluais dans le roman ou dans la vraie vie…

  La cathédrale Notre Dame la nuit pendant le Têt…

J’ai maintenant une folle ambition littéraire pour l’avenir, j’aimerais arriver à synthétiser le style très novateur « en rebonds » de  Philippe Djian, tout en le mixant avec celui de Patrick Modiano, qui, lui, joue en virtuose de la concordance des temps et les juxtapose comme un millefeuille… Ceci, sans perdre ce qui est je pense ma toute petite qualité, à savoir, des images qui viennent à l’esprit du lecteur et s’accrochent immédiatement à mes mots… C’est un peu fou, la tâche est ardue, ce sont deux immenses écrivains… mais sans ambition, on n’évolue pas… Essayer, c’est déjà commencer à vivre l’aventure, et finalement seul le voyage compte…

  J’ai remis à ELLA, ma maison d’éditions que je salue sincèrement au passage pour le chaleureux accueil qu’elle a bien voulu me faire, deux manuscrits. Vous remarquerez que je rechigne à dire tapuscrits : je déteste ce mot, il me fait penser — je ne sais pourquoi— à marchand de tapis…

  Le premier, « Des vies bien tranquilles » est une saga familiale, avec une grande histoire d’amour, qui se déroule dans le Vietnam de la république du Sud, pro-occidentale, avec en toile de fond tous les événements authentiques de cette période de guerre, de Révolution, de troubles civils et constitutionnels. Mes personnages y croisent des personnes historiques ayant réellement vécu et j’y apporte même quelques petites révélations peu connues des historiens. Je le vois un peu, dans ma folie d’auteur — j’espère ne pas apparaître prétentieux — comme un Docteur Jivago à la sauce nuoc mam…

  Le second s’intitule « Dupont avec un thé ». C’est un exercice de style, très influencé par Djian. Le thème en est la famille, avec ses joies et ses peines… Un frère et une soeur, entre amour et jalousie… Rien d’original, mais si la vérité était tout autre ? Entre autobiographie et récit onirique, je m’y dévoile  sans complaisance. Petit clin d’oeil : presque tous les chapitres y possèdent le titre d’un roman déjà publié…

  Puisque vous me le demandez, j’ai aussi deux romans en cours, dont la toile de fond est aussi et encore le Vietnam. L’un des deux, déjà bien avancé, est la suite de « Des vies bien tranquilles » et s’intitulera « Vo mong », ce qui veut dire Désillusions. Il se situe dans la période terrible qui a suivi la chute de Saigon. Mais je prends mon temps…

La dernière photo en noir et blanc symbolise le Saigon éternel que je chéris…J’adore la pluie sous les tropiques…

Interview expresse de Ludovic Lecomte auteur de « Si par hasard… » Editions Ella

photo1.JPG

1/ Maitre Renard: Qui êtes- vous Ludovic Lecomte? Pouvez-vous vous définir en quelques phrases? Depuis quand écrivez-vous

Ludovic Lecomte: Pas simple cette première question! Si on reste dans le champ littéraire qui nous intéresse aujourd’hui, alors je suis d’abord un passionné de lecture et de livres! Mais la lecture n’est pas un loisir solitaire, ce que je préfère c’est partager ce que j’aime, ce que je découvre, conseiller et prêter des livres. Parce que j’achète beaucoup de livres, je ne suis inscrit dans aucune bibliothèque, j’aime posséder les livres, les ranger, les classer, et les prêter quand je les ai aimés! 

Une photo de moi dans un pull acheté spécialement pour la sortie de Si par hasard… parce que le pull à tête de renne est un clin d’oeil que l’on retrouve dans le roman, en lien avec l’un des dix cadenas. Mais je ne le porte pas tous les jours… 

2/ Vous publiez ces jours-ci votre 3ème roman « Si par hasard… » aux éditions Ella. Quel en est le thème? 

Le thème est celui de la rencontre entre des hommes et des femmes que rien ne semblait devoir réunir et dont les routes ne devaient pas se croiser. Julien est un étudiant parisien qui récupère dix cadenas parmi les milliers qui viennent d’être retirés du pont des Arts par la mairie de Paris. Il les choisit parce qu’ils possèdent un signe, une inscription, quelque chose qui permet de les reconnaitre. Il a décidé de retrouver les amoureux qui les y ont accrochés et de leur rendre ces cadenas. Avec l’aide des réseaux sociaux, il se lance dans l’aventure, va de rencontres en rencontres et finalement, ce geste qui paraît très altruiste au départ va provoquer de grands bouleversements pour lui et sa meilleure amie Marine qu’il a embarquée dans l’aventure. 

Un des cadenas du roman, celui au coeur Jaune. Mais je ne peux vous dire à qui il appartenait… réponse le 11 février, en lisant le roman. photo2.JPG

Puisque j’utilisais beaucoup internet dans le roman, j’ai décidé d’en faire un roman en partie épistolaire moderne, où les personnages s’échangent des emails.

 

3/ L’idée d’associer les cadenas d’amour à un roman échange de mails est tout à fait originale: Comment vous est venue l’idée de ce roman? 

Je me souviens avoir entendu à la radio l’annonce de cette chute d’un des parapets et la décision de la ville de Paris de retirer les cadenas, et m’être imaginé tout de suite la situation des employés de la mairie lorsqu’ils auraient à retirer, sous les yeux du public, ces cadenas qui sont des symboles à forte connotation, pour ceux qui les avaient accrochés. Et déjà je me suis dit que ce serait un sujet intéressant pour écrire. 

photo3.jpg

Le panneau posé à l’entrée du pont des Arts depuis le retrait des cadenas. 

Puis à l’occasion d’un atelier d’écriture auquel je participe régulièrement, une photo d’un cadenas sur un grillage m’a permis de mettre en mot ce personnage qui retire les cadenas, et d’aller plus loin en imaginant qu’il en gardait un pour le rendre aux amoureux, comme pour se faire pardonner de les avoir tous retirés. L’idée du roman avait germé! 

Ensuite, j’ai été contacté par une maison d’éditions intéressée par l’histoire, et je me suis lancé dans l’écriture. 

 

4/ Le tour de force de « Si par hasard… », c’est sa construction avec 10 histoires toutes fort différentes, toutes fort intéressantes. C’était votre défi? Pourquoi avoir choisi les premiers mots de la chanson de Brassens « Le Vent » comme titre de votre livre?

photo4.jpg

Une caricature de Brassens par les chats pelés, un collectif d’artistes parmi lesquels Christian Olivier, chanteur des Tetes raides, un autre groupe important de ma culture musicale.

Oui, effectivement en débutant l’écriture avec l’idée de parler de 10 cadenas, il était impératif de ne pas écrire dix fois la même histoire! Chaque nouveau cadenas devait surprendre le lecteur de façon différente. Et puis les premières relectrices ont soumis l’idée que Julien, le héros narrateur, devait tirer quelque chose de cette aventure, pas seulement le faire par altruisme. Alors  le personnage de Marine et lui  ont pris de l’épaisseur, et j’ai eu beaucoup de plaisir à imaginer une histoire parallèle à celle des cadenas.

Brassens, bien que ce ne soit pas ma génération, fait parti de mes classiques. Je l’ai écouté très tôt, à la faveur d’un « best of » présent chez mes parents et que je me suis très vite approprié. J’aime sa faculté à camper des personnages, une histoire et tellement de poésie en quelques vers. Beaucoup des chansons de Brassens sont des romans possibles! Et puis j’aime la manière dont il utilise la langue, chaque mot est pesé, précis. Je me souviens que je chantais quelques vers sans en comprendre le sens, mais parce qu’ils sonnaient bien. 

Chemin faisant, que ce fut tendre 

D’ouïr à deux le chant joli 

Que l’eau du ciel faisait entendre

Sur le toit de mon parapluie.

J’ai compris bien plus tard ce que voulait dire ce vers : ouïr à deux ! 

Quand il a fallu trouver un titre au roman, j’ai pensé à la chanson de Brassens qui évoque le pont des Arts, et les rencontres de Julien dans le roman sont tellement liées au hasard (pourquoi a-t-il pris ce cadenas plutôt qu’un autre?) que j’ai aimé le titre, auquel s’ajoutent les points de suspension… comme une porte ouverte. 

5/ Avez-vous cédé vous-même à la mode des cadenas d’amour? Que pensez-vous de cette tradition vieille d’une quinzaine d’années? Il y a-t-il une part d’autobiographie dans votre livre?

photo5.gif

Un parapluie ! Comme dans la chanson de Brassens. Et ça tombe bien, parce que celui-ci est aussi dans Si par hasard… comme le pull… 

La dédicace du roman apporte une partie de la réponse. J’avoue ne pas tout à fait comprendre comment le cadenas, objet usuel s’il en est, et dont la fonction première est d’attacher, de lier, de retenir, peut symboliser l’amour que l’on porte à quelqu’un. Et alors quand, faute de place sur le grillage du pont, les cadenas sont mêlés les uns aux autres, je comprends encore moins quelle valeur cela peut avoir! Je n’ai donc pas accroché de cadenas, par contre il y a dans le roman des clins d’œil autobiographiques, le groupe de musique et les paroles de chanson par exemple.

6/ Votre histoire est très grand public, « romantique », « fleur bleue » sans que ce soit péjoratif. Il devrait rencontrer un très large succès mérité au moment même de la Saint Valentin. Ce troisième livre présente-t-il une évolution par rapport à vos deux précédents ouvrages? Un quatrième est-il en route ou dans les tiroirs? Avec la même fraîcheur que celui-ci? 

photo6.jpg

 Une magnifique photo de Julien Ribot et dont le lien avec le roman est bien plus que la présence des cadenas. Rendez-vous le 11 février pour comprendre !

Comme pour les deux ouvrages précédents, je m’étais fixé une contrainte d’écriture, qui m’oblige à réfléchir différemment et donne finalement un plus à l’histoire. Ici il s’agissait de raconter toute l’histoire sous forme épistolaire, ce qui était le cas du premier jet! Finalement, j’ai ajouté, après plusieurs conseils de lecteurs, des passages narratifs qui donnent du souffle à l’histoire. 

En terme d’évolution, j’ai progressé, je crois, sous l’impulsion du travail mené avec Christophe Prat, mon éditeur, sur la place du lecteur. On a relu et modifié en essayant de ne pas tout dire, tout écrire, mais en laissant une place au lecteur pour qu’il imagine les non-dits, déduise les sentiments des personnages à travers leurs gestes, etc… et donc qu’il soit actif. De ce point de vue, ce troisième ouvrage est différent du premier, beaucoup plus travaillé. 

Je continue à écrire, bien sûr, j’ai beaucoup d’idées, de projets, des albums enfant, un roman ado, des comptines, des chansons pour le groupe dans lequel je joue, et j’ai envie de revenir aux nouvelles avec une idée qui a germé cet été alors que j’attendais la relecture éditoriale de Si par hasard… je ne peux pas en dire plus, mais j’ai beaucoup d’idées et d’envie, et pour répondre complètement à la question, l’ambiance qui domine dans ce roman est celle que j’aime en tant que lecteur, il n’y a pas de raison que mes prochains ouvrages soient différents.

Un jour quelqu’un m’a donné ce conseil : « écris ce que tu aimerais lire! » C’est ce que je fais! 

Mais pour le moment je vais me consacrer à faire vivre mes histoires de cadenas, c’est une nouvelle étape qui commence, quand le livre vous échappe, qu’il ne vous appartient plus, mais devient celui du lecteur qui va l’aimer, le critiquer, le partager. C’est aussi un moment fort du parcours, la rencontre des lecteurs et le partage autour de l’histoire, le même que celui que j’évoquais en réponse à votre première question! 

Et cela commence à la librairie « Plaisir de Lire » à Nogent le Rotrou qui m’accueille le 11 février toute la journée, à partir de 10h.  Je suis très impatient d’être à samedi prochain, afin de rencontrer les lecteurs

 

Voulez-vous donner votre avis sur un roman à paraître? « Si par hasard… »(11ème partie). Editions Ella

Pourquoi-y-a-t-il-des-cadenas-du-Pont-des-Arts_width1024.jpg

De : Franck.Larmure@pourtant.com

Pour : Julien@bleu.fr Objet : RE : Du nouveau ! Pourquoi pas ?
A plus tard,
Franck.

le 8 octobre 2015

Marine est assise sur la banquette face à la fenêtre, son jus d’abricot terminé. Dehors, il pleut sans discontinuer depuis trois jours. Elle a allumé son ordinateur portable pour masquer l’absence de Julien qui manque à leur rendez-vous rituel du jeudi. Il a dû rejoindre sa mère en province. Mais il a promis d’être virtuellement là, avec elle, de lui envoyer un e- mail à l’heure précise à laquelle ils se retrouvent d’habitude. Alors, elle attend en regardant la pluie tomber.

Elle commande un second jus d’abricot et au moment où Alain le lui apporte, sa messagerie se met à clignoter :

De : Julien@bleu.fr
Pour : marine@mgh.fr le 8 octobre 2015
Objet : En attendant Zoé
Pièce jointe : EnAttendantZoé.mp3
Salut,
J’espère que ce jeudi seule n’est pas trop pénible et ennuyeux. Pas autant qu’un jour de pluie quand même ?
Je t’envoie un nouveau morceau des « Magic Elvis », son d’époque sur K7 à bandes…

La reformation du groupe n’est pas loin, enfin, ils se rencontrent et se retrouvent… On finira peut-être par aller écouter de la musique ensemble en Normandie, près de chez toi, faute d’amoureux poétiques qui accrochent des cadenas « dans le silence des nuits ».

 

Je te raconterai tout cela en rentrant ce week-end. Je t’embrasse,
Jul’

Marine sort le casque audio de son sac, en démêle le fil qui a fait des nœuds et le branche à son PC qui a terminé le téléchargement du morceau. Elle pose les écouteurs sur ses oreilles, presse le bouton « lecture » et quitte l’ambiance bruyante et joyeuse du bar.

Les premières notes lui rappellent immédiatement une autre chanson qu’elle écoutait autrefois, qu’elle n’avait plus entendue depuis si longtemps. Les souvenirs lui reviennent, comme des vagues. Seule à la table du café, sa gorge s’assèche, une larme roule sur sa joue. Elle repose le casque, termine son jus d’abricot en regardant la pluie dessiner des rigoles sur la vitrine du café.

Cadenas-amour-Paris_0_1400_933.jpg

 

De : Franck.Larmure@pourtant.com
Pour : Julien@bleu.fr le 12 octobre 2015 Objet : RE : Du nouveau !
Bonjour,
La rencontre a eu lieu ce week-end, nous nous sommes retrouvés chez Ludo, qui habite une grande ferme dans la campagne caennaise. Là encore, je vous épargne l’histoire des vieux qui se racontent leurs jeunes années perdues, mais nous avons profité du studio aménagé dans une grange pour rejouer quelques vieux morceaux du groupe et revivre nos vingt ans.
On est censé se revoir le 17 (ce samedi), chez Ludo. Si vous êtes disponible, ce sera avec plaisir.
Encore un mot pour vous parler de Ludo, qui n’a pas raccroché sa basse, même s’il ne rêve plus de vivre de sa musique, il continue de pratiquer pour le plaisir au sein d’un groupe local qui anime mariages et autres fêtes de village.
Evidemment, j’ai oublié de lui demander s’il avait un lien avec le cadenas, mais ce sera réparé samedi prochain. Alors, à samedi ?
Franck,

De : Julien@bleu.fr
Pour : marine@mgh.fr
Objet : Samedi
Salut,
Je viens d’avoir une proposition de Franck, le guitariste des Magic Elvis, pour une visite dans la campagne de Caen ce samedi. Es-tu disponible ?

 

le 12 octobre 2015

On pourrait partir samedi matin, j’ai vérifié l’itinéraire, le voyage dure environ deux heures trente en voiture.
Et on pourrait avoir droit à un mini concert de reformation du groupe.

Redis-moi ! Jul’

De : marine@mgh.fr
Pour : Julien@bleu.fr
octobre 2015
Objet : RE : Samedi
Oh ! C’est incroyable quand même, quand on y pense ! Evidemment, que je te suis, j’en meurs d’envie, si en plus, on a droit à la reformation du groupe, même si comme je te l’ai dit au téléphone, cette plongée musicale me coûte.

Tu viens me chercher à la maison ? Tu m’appelles pour me confirmer l’heure ?
A plus.
PS : Je dois t’embrasser de la part de Mary, qui demandait de tes nouvelles.

Marine.

De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com
octobre 2015
Objet : Samedi
Bonjour,
C’est d’accord pour nous pour ce samedi, j’écris nous parce que je serai avec Marine, une amie qui me suit dans cette

108

le 13

le 14

aventure depuis le début. On imagine arriver sur Caen en fin de matinée, et vous retrouver dans l’après-midi.
Et puisqu’aucun amoureux ne s’est manifesté, je vous apporterai le cadenas, il pourra vous servir de pochette de disque pour le futur album des Magic Elvis !

A samedi.

anne-hidalgo-fait-sauter-les-cadenas-de-lamour_0.jpg

De : Votre Réseau Pour : Julien@bleu.fr le 14 Octobre 2015

Objet : message
Nous avons le plaisir de vous confirmer la publication de votre message dont vous retrouverez le contenu ci-dessous.

A bientôt sur Votre Réseau.

Message : Et de 4 !
Le quatrième cadenas, celui à la phrase mystérieuse, n’a pas retrouvé ses amoureux… Tant pis ! Par contre, il aura permis à cinq copains qui ne s’étaient pas vus depuis vingt ans de renouer le fil d’un groupe de rock qu’ils avaient abandonné. Et c’est quand même une drôle d’incroyable histoire. Voilà comment après l’arrosoir sur le quai d’une gare, la visite à Liverpool, je devrais assister ce week-end à la reformation des Magic Elvis, quelque part en Normandie ! Et leur

109

offrir le cadenas pour sceller leurs retrouvailles ! Je vous raconterai.
Bientôt un cinquième cadenas, tenez vous prêts !

De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com le 18 octobre 2015
Copie : Yann.Lem@mgh.fr, pepanico@liberté.fr, ludobass@msr.fr, Alexmar@pourtant.fr
Pièce jointe : Leschemins.mp4
Objet : MERCI.
Bonjour à tous les cinq,
Juste un mot pour vous remercier de ce samedi passé avec vous. Nous sommes rentrés tard hier soir, mais heureux et touchés d’avoir vécu cet après-midi avec vous.
Je vous envoie une petite vidéo prise hier, lorsque vous avez joué pour nous.
Marine et moi vous souhaitons de continuer à prendre du plaisir ensemble et on espère avoir bientôt du Magic Elvis de 2015 dans les oreilles. En tout cas, on reste à l’affût ! Aucun de vous cinq n’a accroché ce cadenas et ceux qui l’ont fait ne se doutaient sûrement pas que ce geste permettrait à cinq amis de se retrouver.
Merci pour votre accueil et votre gentillesse,
Let’s rock !
On vous souhaite bonne route !
Julien et Marine.

paris-france-pont-des-arts-cadenas-d-amour-sur-le-pont-65477057.jpg

De : Franck.Larmure@pourtant.com

 

Pour : Julien@bleu.fr le 18 octobre 2015 Copie : Yann.Lem@mgh.fr, pepanico@liberté.fr, ludobass@msr.fr, Alexmar@pourtant.fr
Objet : RE : MERCI.

Merci à Marine et toi, nous on n’a pas fait grand-chose.
On devrait effectivement reprendre le groupe là où on l’avait laissé, tout le monde a pensé que c’était une bonne idée. Alors promis, si du Magic Elvis sonne à nouveau, vous serez les premiers auditeurs.
En attendant, le cadenas va trôner dans le studio de Ludo, c’est là qu’on devrait se réunir pour écrire une suite.
Merci encore pour tout, et peut-être à une prochaine, au détour d’un passage vers Paris.
Franck,

De : marine@mgh.fr Pour : Julien@bleu.fr Objet : la la lala la Dans le silence de tes nuits, Au matin de nos envies, Comme un besoin de rien, Tends la main ce sera bien,

le 18 octobre 2015

Je fredonne depuis mon réveil et c’est très agréable. Merci pour cette jolie rencontre.
On en tente une nouvelle ?
Je t’embrasse

Marine.

 

…sur la cheville. 31 octobre 2015

 

De : Pierre@SurVotreRéseau.com
Pour : Julien@bleu.fr le 27 octobre 2015
Objet : Cadenas
Bonjour,
Je me permets de revenir vers vous pour savoir si vous possédez encore le cadenas, celui avec l’oiseau ?
Je dois d’abord vous présenter des excuses pour le ton froid des messages que je vous ai adressés et ensuite vous remercier. Après vos mails, j’ai pris une grande décision qui a changé beaucoup en très peu de temps. Si cela vous intéresse toujours je peux vous raconter mon histoire, mais je comprendrais, après les réponses que je vous ai faites, que vous n’en ayez pas envie.
Toutefois, si le cadenas est toujours en votre possession, je veux bien le récupérer maintenant.
Cordialement,
Pierre Boscheron.

 

Voulez-vous donner votre avis sur un roman à paraître? « Si par hasard… »(9ème partie). Editions Ella

20140628-paris-tourism-79.jpg

Dans le silence de tes nuits, 17 octobre 2015

 

De : Votre Réseau Pour : Julien@bleu.fr

le 19 septembre 2015
Objet : message
Votre message « On y retourne ? » a été partagé 389 fois et vu 967 fois depuis sa publication le 16 septembre.

A bientôt sur Votre Réseau.

De : MaryFing@skyboard.com Pour : Julien@bleu.fr
Copie à : marine@mgh.fr Objet : Cadenas suivant

le 21 septembre 2015

Bonjour à vous deux,
Je souhaite que vous allez bien ?
Je partage la photo du nouveau cadenas, je ne sais pas si vous avez des indices. Elle est drôle la phrase, on dirait le poésie ou des lyrics. Tu as déjà fait une recherche Internet sur cette phrase ?
Vous racontez la suite ?
Mary

De : Julien@bleu.fr
Pour : MaryFing@skyboard.com
Copie à : marine@mgh.fr le 21 septembre 2015 Objet : RE : Cadenas suivant
Hello Mary,

84

Tu as raison, elle ressemble à des paroles de chansons. La recherche net n’a rien donné, malheureusement.
Ne reste plus qu’à attendre que Le Réseau fasse le travail, comme à chaque fois depuis le début. Vu la vitesse à laquelle le nombre de partages augmente, on va forcément finir par réussir.

Je vais poster un nouveau message pour relancer la recherche, on se tient au courant.
A plus.

De : Votre Réseau
Pour : Julien@bleu.fr le 22 septembre 2015
Objet : message
Nous avons le plaisir de vous confirmer la publication de votre message dont vous retrouverez le contenu ci-dessous.

A bientôt sur Votre Réseau.

Message : Non, rien de rien…
Le premier partage de la nouvelle photo n’a rien donné, je vous en propose une autre sur laquelle on lit mieux la phrase :

Dans le silence de tes nuits,
Il m’a été suggéré par certains d’entre vous que cette phrase pourrait être un extrait de chanson. Ça semble une bonne idée. Si en plus du partage du message, l’un d’entre vous a déjà entendu cette phrase, merci de me contacter, l’adresse n’a pas Julien@bleu.fr

Julien.

De : Votre Réseau Pour : Julien@bleu.fr

changé :

le 24 septembre 2015
Objet : message
Votre message « Non, rien de rien… » a été partagé 397 fois et vu 1003 fois depuis sa publication le 22 septembre.

A bientôt sur Votre Réseau.

De : Franck.Larmure@pourtant.com
Pour : Julien@bleu.fr le 25 septembre 2015 Objet : Photos de cadenas.
Bonjour,
Je vous envoie un mail après avoir vu sur Le Réseau une photo d’un cadenas sur lequel une phrase est écrite.
J’ai cru comprendre en lisant votre profil, que vous cherchiez le propriétaire du cadenas. Je vous le dis tout de suite, ce n’est pas moi, désolé.
Mais la phrase qui y est inscrite m’interpelle. Alors peut- être est-ce un indice pour votre recherche. En effet, j’ai écrit cette phrase dans un texte de chanson il y a vingt ans de cela. A cette époque je chantais et jouais de la guitare dans un groupe de rock d’étudiants, avec des copains. Nous avions nos propres chansons et jouions dans des petites salles, des bars autour de chez nous. Et l’une de mes chansons contenait cette phrase. Comment se retrouve-t-

86

elle vingt ans plus tard sur un cadenas ? Je n’en sais rien, c’est peut-être juste un hasard. Mais ça suffit à éveiller ma curiosité et j’ai très envie de savoir !

Le groupe n’existe plus depuis longtemps, nous nous sommes perdus de vue, je ne sais pas ce que sont devenus les autres membres du groupe. Mais ça m’amuserait beaucoup de le savoir.

Si vous n’avez pas déjà trouvé qui a écrit sur ce cadenas, je peux vous aider à prendre contact avec les autres, peut-être est-ce l’un d’eux ?
Cordialement

Franck Larmure.

1237797.jpg

 

De: Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com
septembre 2015
Objet : RE : Photos de cadenas.
Bonjour Franck,
Et merci pour votre message. Je n’ai pour l’instant reçu aucun message concernant ce cadenas, vous êtes ma meilleure piste. Et même si le cadenas n’avait aucun lien avec votre groupe et votre chanson, je trouve l’idée de retrouver les membres du groupe et de ressortir des cartons vos chansons, séduisante. Alors j’ai envie de creuser cette piste, avec votre aide.
Peut-on imaginer qu’une même idée, qu’une même phrase surgisse de deux cerveaux différents ? Quelqu’un aurait-il pu, sans ne l’avoir jamais entendue, écrire mot pour mot la même phrase ? C’est un joli problème de probabilités.

 

le 25

En tout cas, je suis curieux d’en savoir plus sur le groupe, son nom, le nombre de membres, l’histoire. Peut-être même avez-vous des photos, que l’on pourrait poster sur Le Réseau pour retrouver les musiciens ?

Et puis je suis curieux d’en savoir plus aussi sur la chanson, le reste de son texte, sa mélodie.
J’attends de vos nouvelles, avec impatience !
Julien.

De : Franck.Larmure@pourtant.com
Pour : Julien@bleu.fr le 26 septembre 2015 Objet : RE : Photos de cadenas.
Bonjour,
J’ai bien eu votre message et je vais répondre à vos questions, parce que ça m’amuse plutôt de replonger dans mes jeunes années.
Mais avant je vais devoir aller fouiller dans quelques cartons et il n’est pas exclu que j’y trouve des souvenirs que j’ai oubliés.
Rien que pour ça, ça vaut le coup de chercher. Je vous contacte très vite.
Mais à votre tour de m’en dire plus sur ce cadenas et sur les raisons de cette recherche.
Enfin, la question de savoir si deux cerveaux peuvent produire la même phrase… Même si c’est troublant, je n’ai pas la prétention d’avoir été un auteur aussi génial que personne ne pourrait écrire ou avoir écrit ce que j’avais moi-même imaginé… Je pense que c’est tout à fait possible et que ce cadenas n’a sûrement aucun lien avec les Magic Elvis. (C’était le nom du groupe !)
Mais c’est gentil de l’avoir suggéré.

 

Je fais des recherches et je vous réponds. Franck.

De : Franck.Larmure@pourtant.com
Pour : Julien@bleu.fr le 26 septembre 2015 Objet : RE : Photos de cadenas.
Rebonjour,
Je retrouve des antiquités de l’éphémère carrière des Magic Elvis dont je ne me souvenais pas et il y a du lourd ! Préparez-vous !
La suite très très vite.
Franck.

UYjVm3gNN79YWmtea-vV_wBvbGQ@500x375.jpg

De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com
septembre 2015
Objet : RE : Photos de cadenas.
Bonjour Franck,
Je suis content de voir que vous vous prenez au jeu, parce que de mon côté il ne s’agissait au départ que d’un jeu. J’ai eu l’occasion de récupérer dix cadenas retirés du pont des arts et j’ai décidé de tenter de retrouver les propriétaires. Le vôtre (enfin celui sur lequel est écrite votre phrase) est le quatrième de la série. Nous avons fait deux belles rencontres, et même si pour l’un des cadenas l’histoire s’est avérée assez douloureuse, nous avons décidé de continuer. Je suis persuadé qu’il se passera quelque chose avec ces cadenas, comme exhumer un groupe des années 90. Et c’est tout à fait dans l’esprit de cette aventure.

 

le 27

(Vous faisiez quoi comme musique en 1990 ? Et vous aviez quel look ? Si en plus vous allez fouiller dans les archives et que l’on commence à en faire un travail documenté !)
Je suis très impatient de voir ce que vous avez retrouvé et de connaître l’histoire de Magic Elvis, d’en savoir plus sur la chanson et pourquoi pas de vous rencontrer, vous et les membres du groupe. C’est une des règles que je me suis fixées dans ce jeu, je pars à la rencontre des amoureux, pour leur rendre le cadenas en mains propres.

Une autre question se pose alors : pourquoi le groupe s’est- il séparé? Vous n’êtes pas fâchés? J’espère que la recherche des membres ne ravive rien de problématique ? A plus tard,

Julien, impatient.

De : Franck.Larmure@pourtant.com Pour : Julien@bleu.fr
septembre 2015
Objet : Les chemins

le 28

Pièce jointe : Leschemins.doc
Bonjour,
Quelle idée farfelue que celle-ci, de vouloir rendre des cadenas d’amoureux. Quand on y pense ça ferait un texte de chanson formidable ! Un slow peut être (oui en 1990 on écrivait des slows…) de six minutes avec solo de guitare interminable en fondu de fermeture pour finir le morceau. L’histoire de deux amoureux qui retrouveraient leur cadenas et se souviendraient avec nostalgie des premières années de leur amour.
Je m’égare mais je trouve votre idée très poétique et je me prends à espérer que c’est l’un des Magic Elvis qui a posé ce cadenas. De là à « exhumer » les membres du groupe, vous y allez un peu fort.

Comme promis je reviens vers vous avec un peu de matière à vous proposer. Et pour commencer, je vous envoie en pièce jointe le texte du morceau «Les chemins», qui commence donc par la phrase : « Dans les silences de tes nuits, ». La suite est dans la pièce jointe.

Il s’agissait d’une ballade, un peu folk, avec une rythmique proche de celle d’une valse, ternaire. Mais voilà que je deviens technique. Pour faire simple, c’était le morceau calme du groupe au milieu des chansons rock. Vous savez, le slow langoureux pour les fans féminines. Et c’est drôle, parce que sans avoir touché une guitare depuis quinze ans au moins, je crois être encore en mesure de jouer le morceau.

J’ai retrouvé le texte dans un carton au grenier et il était accompagné de beaucoup d’autres pépites d’époque. Mais il me faut un peu de temps pour rendre tout cela accessible par mail. Dès que c’est prêt je vous contacte.

A bientôt, Franck

un-couple-s-embrasse-sur-le-pont-des-arts-a-paris-le-15-aout-2014_5076776.jpg

De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com le 28 septembre 2015
Objet : RE : Les chemins
Bonjour,
Merci pour ce texte et le temps passé dans la poussière du grenier pour exhumer les Magic Elvis. D’ailleurs vous ne

 

m’avez toujours rien dit du groupe, sa composition, sa rupture, ni de vous.
Je lis que vous n’avez plus touché une guitare depuis longtemps et je me demande pourquoi. En tout cas, j’ai trouvé le texte très joli, très imagé et poétique et je serais curieux de l’entendre en musique. Si vous dites pouvoir le jouer, pourquoi ne pas en enregistrer une version MP3, rapidement, juste pour avoir un aperçu de la façon dont il sonnait ?

J’attends impatiemment la suite, vous avez piqué ma curiosité et mon envie.
A plus tard,
Julien.

De : Franck.Larmure@pourtant.com Pour : Julien@bleu.fr
septembre 2015
Objet : RE : Les chemins

Pièce jointe : leschemins.mp3 Bonjour Julien,
J’ai deux surprises pour vous !

le 28

Je crois que j’ai fait mieux que rejouer de la guitare quinze ans après, ce qui aurait quand même sûrement été un moment de solitude intense.
Dans le grenier, avec le texte, dormait une vieille K7 (savez-vous seulement ce qu’est une K7 ?) des Magic Elvis sur laquelle on peut écouter « les chemins », entre autres. Le temps de trouver un lecteur et de bricoler pour repasser la bande sur un support numérique et voilà pour vous, un

 

enregistrement original de la chanson, qui doit dater de 1993.
Le groupe était composé de cinq membres : Alexandre au chant, Nicolas et moi à la guitare, Ludovic à la basse et Yann à la batterie.

La K7 contient six titres, dont certains étaient complètement sortis de ma mémoire. Nous avions enregistré ensemble « à la maison », avec les moyens du bord, cette petite maquette pour démarcher les lieux de concerts et les maisons de disques.

Et puis nous avons eu notre bac, nous sommes partis faire des études dans des villes différentes et le temps additionné à la distance a mis fin aux espoirs de voir un jour une pochette de disque au nom des Magic Elvis. Nous nous sommes séparés sans nous en rendre compte vraiment et donc pas du tout fâchés, pour répondre à votre question. J’ai recroisé Yann, parfois, au hasard, parce que nous sommes restés presque voisins.

Et c’est ma deuxième surprise : j’ai retrouvé son adresse précise et il m’a répondu !
Bon, ce n’est pas lui qui a posé le cadenas, (désolé) mais il a gardé, de son côté un contact avec Nicolas, le guitariste. Il m’a proposé de l’appeler et nous devons sortir tous les trois un de ces soirs, partager une bière et nous souvenir de nos jeunes années de lycéens. Je vous raconterai !

Je me dois donc de vous remercier aussi, vous me faites replonger vingt ans en arrière et c’est très agréable.

A bientôt, Franck.

images-9.jpeg

 

De : Julien@bleu.fr
Pour : Franck.Larmure@pourtant.com
septembre 2015
Objet : RE : Les chemins
Bonjour,
Quelles surprises, en effet.
Je dois donc d’abord vous remercier, c’est un réel plaisir de voir ce qui est en train de se dérouler autour de ma petite photo de cadenas. Je ne sais pas quand vous devez revoir deux des quatre autres « elvis magiques » mais je suis impatient, même s’il s’avère qu’aucun d’eux n’a posé le cadenas et que la coïncidence de la phrase n’est qu’un hasard heureux.
La chanson est très sympa, l’air se retient facilement et le texte, que je trouvais poétique à la lecture, lui va à merveille. Merci d’avoir partagé cela avec moi.
J’attends la suite, impatient !
Julien.

 

Nuage de Tags