Le savez-vous? Signification des expressions: « Pas piqué des vers » et « bouché à l’émeri »
Expression : « C’est pas piqué des vers ! »
Ce qu’elle veut dire : C’est pas banal, remarquable, voire incroyable, inouï…
Origine : Le »Robert des expressions et locutions » voit dans cette expression, relevée notamment chez Balzac, la déclinaison d’une expression plus ancienne : « Quelle mouche le pique ? » (question rhétorique qui s’adressait aux personnes victimes d’un coup de folie, comme rendues folles par une piqûre d’insecte). L’expression est ensuite devenue « Quel ver le pique ? », et, par opposition, l’individu qui n’était « pas piqué des vers » était parfaitement sain d’esprit…Mais l’expression pourrait être née également par opposition à un meuble, ou un livre, « piqué des vers » (donc vermoulu, mangé, endommagé).
Variantes et autres expressions : De nombreuses variantes existent, généralement avec d’autres insectes (« pas piqué des hannetons », bien que passée de mode, est sans doute la plus courante).Il faut également signaler la déclinaison moderne « pas piqué des gaufrettes », qui connaît un certain succès notamment depuis qu’elle a été reprise par la ministre des Sports, Roselyne Bachelot, qui s’est extasiée dans un vestiaire de rugby sur une « chevauchée héroïque de Sébastien Chabal pas piquée des gaufrettes » !
Expression : « Il est vraiment bouché à l’émeri ! »
Ce qu’elle veut dire : Il ne veut pas comprendre, il est trop bête, idiot…
Origine : Le terme « bouché » désigne, depuis longtemps, et de manière parfaitement claire, quelqu’un qui ne veut ou ne peut pas comprendre, chez qui l’information ne rentre pas.La métaphore a été prolongée par « l’émeri » : il s’agit d’une roche avec laquelle on polissait les bouchons de liège, avant de boucher les bouteilles. Un bouchon poli à l’émeri est parfaitement lisse et adhère au goulot de la bouteille sans rien laisser passer…
Variantes et autres expressions : Quelqu’un de « bouché » peut aussi être « épais », « en tenir une couche » (qui peut être « bonne » ou « sacrée »), être « bas de plafond »…Mais il peut aussi être « bête comme ses pieds » (les pieds étant à l’opposé de la tête), « bête à manger du foin » (comme un âne… une expression vieillie, datant du XVIIIe siècle), « bête à pleurer ». Sans parler d’être « con comme la lune » (une autre façon de dire « con comme ses fesses », la lune étant sans doute plus une référence argotique au derrière qu’à l’astre de la nuit dans cette expression apparue au début du XXe siècle) et de toutes ses variantes (« con comme un verre à dents » étant une petite perle venue de chez les Ch’tis !).
(source: C.Bajot)
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