Poésie: Quelle fiancée pour Duke Pato?
Cet étrange poème est dédié comme il se doit à une céramiste talentueuse de Vigo en Espagne, Belen Soto et à ses créations pleines de vie et d’humour. Elle a conçu tout d’abord un canard (pat en espagnol) nommé Duke. Puis avec la complicité d’une amie canadienne, elle a imaginé une agence matrimoniale avec Lua, Mar et Sol , fiancées en puissance de Duke. Sur son excellent blog, arcilla y fuego, ( argile et feu) vous pouvez d’ailleurs voter pour exprimer votre préférence. Ce poème est ma proposition à ce choix… en quelque sorte…
Quelle fiancée pour Duke Pato?
Duke
Jusque là, Duke Pato ne connaissait pas trop
ni les délices de l’Amour ni ses déconvenues.
Trop timide, il n’osait conter fleurette
à la moindre canette. Il est vrai
qu’il était bien difficile et ne voulait donner sa patte
à la première venue: sa promise serait parfaite, na!
Il souhaitait un bec bien plat à la Daisy Duck,
un plumage soyeux, profond
et surtout une démarche chaloupée,
dandinante, pour tortiller du croupion.
Alors qu’il était tout à ses rêves,
voilà que, coup sur coup, non pas une ou deux mais trois donzelles à plumes
lui tournèrent la tête
et lui coupèrent le coin-coin.
Mar
Mar, la poseuse, court après la mode.
Végétarienne, comme de juste, écologiste,
elle se pique de musique classique et de langues étrangères.
Lua la sportive est nageuse accomplie:
elle rêve d’un duo de danse synchronisée avec Duke
pour nager dans le bonheur.
Enfin Sol, la divorcée indépendante,
sait ce qu’elle veut et n’est pas du genre
à lâcher le morceau , un magret tendre, si tendre…
Quel embarras!
Hamlet ne connut pas
plus d’incertitudes en s’exclamant
in petto « Etre ou n’être pas! »
Duke Pato pensa bien prendre le
premier vol migratoire pour
des marais inconnus où il pourrait ainsi échapper
aux nasillardes suppliques enamourées
de ces volatiles enragés.
Lua
Mais las,
au bout du monde, elles seraient
bien capables de l’accommoder
aux navets ou aux oranges
à force de cans-cans ravageurs.
Il pensa même entrer dans un couvent,
se faire tonsurer,
se dissimuler sous une robe de bure,
avaler un bénitier,
bref, prier tant et plus,
pour qu’elles leur fichent
la paix, abîmé au plus profond d’un monastère.
Il préféra les sacrifier et leur déclara:
« J’irai avec celle qui m’aimera le plus,
qui sera la plus belle pour laisser le tango
jusqu’au bout de la nuit. »
Sol
Aussitôt
elles se volèrent dans les plumes
s’arrachant jusqu’au duvet,
qui pinçant une patte,
qui plumant le jabot,
la dernière tordant le cou aux deux autres
tant et si bien
qu’il n’en fallut guère
pour que le trio finissait aussi tondu
que vils poulets.
Duke Pato jura, mais un peu tard,
qu’on ne l’y reprendrait plus.
Parole de canard.
Fol qui s’y fie.
Allez savoir…
¿ Cuál novia para Duke Pato?
Hasta allí, Duke Pato no conocía demasiado
Las delicias del Amor ni sus desengaños.
Demasiado tímido, no se atrevía a cortejar
A la menor cañita. Es verdad
Que era muy difícil y no quería dar su pata
A la primera que llega: ¡ su novia sería perfecta, na!
Le deseaba un pico bien planta a Daisy Duck,
Un plumaje sedoso y profundo
Y sobre todo un paso contoneado,
Dandinante, para andar con rodeos de la rabadilla.
Mientras que era todo a sus sueños, ya, golpe sobre golpe, no una ni dos pero tres le subieron a la cabeza y le cerraran bien la boca.
Mar, la presumida, loca de moda.
Vegetariana, como es lógico, ecólogo,
Se pincha de música clásica y de lenguas extranjeras.
Lua la deportista es nadadora consumada:
Sueña con un dúo de baile sincronizado con Duke
Para nadar en la felicidad.
Por fin Suelo, la divorciada independiente,
Sabe lo que quiere y no es del género
Al soltar el pedazo, un filete de pato tierno, tan tierno …
¡ Qué confusión!
¡ Hamlet no conoció más incertidumbres exclamando in petto » Ser o no ser! «
Duke Pato pensó tomar bien el primer vuelo migratorio por pantanos desconocidos dónde podría así escapar a gangosas súplicas enamoradas de estos volátiles rabiosos.
Pero cansado, en el fin del mundo, serían muy capaces de acomodarle con nabos o naranjas
A fuerza de cans-cans devastadores.
Hasta pensó entrar en un convento, hacerse tonsurer, disimularse bajo un vestido de sayal, tragarse una pila de agua bendita, total, rezar tanto y más, para que les fijen la paz,
hundido en lo más hondo de un monasterio.
Prefirió sacrificarlos y les declaró:
» Iré con la que me querrá más, el que será la más bella para dejar el tango hasta el fin de la noche. «
En seguida se volaron en las plumas, se peleaban hasta el colchón de plumas, que que pellizca una pata, que que despluma el buche, la última que retuerce el pescuezo a las dos otras tanto y si aunque no lo hizo falta apenas que el trío acababa tan esquilado como pollos viles.
Duke Pato juró, pero un poco tarde, que no se le repetiría allí más.
Palabra de pato.
Loco que se fía de eso.
Vaya a saber …
Non, ceci n’est pas un canard, mais la céramiste Bélen Soto
A retrouver sur son blog https://arcillayfuego.wordpress.com/
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